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Giro : Le bilan après une semaine de course

A l'issue de la première semaine de course, on peut commencer à tirer de nombreux enseignements sur ce Giro. Cadel Evans en rose, les coureurs français omniprésents, l'abandon de Joaquim Rodriguez ou encore la défaillance de certains leaders.

Giro : Le bilan après une semaine de course
Cadel Evans leader du Giro
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Par Jérem Triffault

Les tops

Cadel Evans

Leader du Giro depuis la 8è étape, Cadel Evans gère cette première semaine à la perfection. Bien positionné après un chrono par équipes réussi avec une troisième place, il a construit son écart lors de la 6è étape qui arrivait en haut de Montecassino. En profitant d'une chute générale dans le peloton à cause d'une chaussée glissante, il se présente dans l'ascension finale en compagnie de son coéquipier Steve Morabito et de quatre autres coureurs dont le maillot rose Michael Matthews qui en profite pour remporter l'étape. Maillot rose à l'arrivée de la première étape de montagne, il n'a pas paniqué à lors de sa première journée en rose où il a été parfaitement aidé par son équipe et notamment par le Suisse Morabito toujours présent dans le groupe de tête et actuel 5è au général.

L'Australien a désormais une minute d'avance sur son dauphin Uran et avec sa capacité dans l'effort solitaire, les autres coureurs devront passer à l'attaque en montagne pour espérer le déloger de sa place de leader.

Michael Matthews

Maillot rose durant six étapes et vainqueur de la sixième étape en haut de Montecassino, le jeune australien de 23 ans a déjà réussi son Giro. Plutôt sprinteur, il a démontré des qualités de grimpeur qu'on ne lui connaissait pas. Toutefois il semble désormais payer les efforts consentis puisqu'il a conclu les deux étapes de montagne avec le grupetto.

Avec la victoire initiale dans le chrono par équipes et aussi celle de Pieter Weening lors de l'arrivée à Sestola, l'équipe australienne Orica GreenEdge qui ne présentait aucun leader au début de l'épreuve démontre qu'il faut également compter sur elle sur les grands tours comme elle l'avait fait l'an passé sur le Tour de France.

Nacer Bouhanni

Vainqueur de ses deux premières étapes sur un grand Tour, le sprinteur de la FDJ.fr a enfin démontré qu'il pouvait rivaliser face aux meilleurs. Emmené par une équipe à son service, le Lorrain a notamment remporté l'étape dantesque de Bari où il a su éviter les chutes pour s'imposer.

Second de la deuxième étape derrière Marcel Kittel, il a profité de l'abandon de ce dernier malade pour s'imposer face à un plateau qui n'est toutefois pas impressionnant. Désormais porteur du maillot rouge de meilleur sprinteur, il va tout faire pour le conserver et le ramener jusqu'à l'arrivée finale à Trieste.

Les équipes françaises

Elles sont les patronnes de ce Giro. Généralement en retrait lors des courses principales de la saison, les équipes françaises à savoir Europcar, AG2R La Mondiale et FDJ.fr roulent désormais en tête du peloton.

La FDJ.fr vainqueur de deux étapes par le biais de Nacer Bouhanni est désormais l'une des équipes que l'on retrouve en force lors des arrivées massives.

L'équipe Europcar est sans aucun doute l'équipe qui anime le plus les étapes dans cette première semaine. Son leader Pierre Rolland est ainsi passé à 200m d'une victoire à Montecopiolo lors de la première étape de montagne en étant le seul leader à passer à l'offensive. Hier encore Davide Malacarne a échoué dans un sprint à deux face à Michael Matthews. Auparavant le virevoltant allemand Bjorn Thurau n'a pas été récompensé de ses longues échappées. Désormais 12è au général malgré 1'48" concédée lors du chrono par équipes, Pierre Rolland se présente comme l'un des meilleurs grimpeur de ce Giro et peut donc espérer honnêtement rentrer dans le top 10 final.

Du côté de l'équipe AG2R à l'issue de cette première semaine, on peut considérer qu'elle est la mieux armée en haute montagne. Menée par l'Italien Domenico Pozzovivo récompensé hier de ces efforts lors de l'ultime ascension pour remonter à la 4è place au général, l'équipe AG2R peut aussi compter sur des coureurs solides.

La révélation tricolore de ce Giro est pour le moment Alexis Vuillermoz. 16è au général en se dévouant totalement pour son leader, l'ancien vététiste qui était apparu en grande forme lors de Paris-Nice confirme les espoirs placés en lui par le directeur sportif Vincent Lavenu. Il n'est pas le seul puisque Hubert Dupont 19è au général mais aussi Matteo Montaguti, Julien Bérard ou encore Maxime Bouet sont des aides précieuses pour le transalpin qui peut désormais croire à un podium final.

On pourrait également citer Marcel Kittel et Diego Ulissi tout deux vainqueurs de deux étapes.

Les flops

Joaquim Rodriguez

Il était présenté comme le favori de ce Giro. En délaissant le Tour de France de son calendrier, le Giro était devenu l'objectif n°1 de sa saison. Malheureusement tout s'est arrêté pour lui lors de la fameuse étape qui arrivait à Montecassino. Pris dans une des chutes, le grimpeur espagnol s'est cassé une côte. Une nouvelle côte cassée puisqu'il avait caché à l'ensemble du peloton qu'il courrait avec deux côtes cassées depuis sa précédente chute à l'Amstel Gold Race.

Obligé d'abandonner, le coureur de Katusha pourrait ainsi revoir son calendrier et prendre part au prochain Tour de France avec cette fois-ci l'espoir d'aller plus loin.

Les favoris passifs

Depuis le début du Giro, le spectacle est de mise avec des échappées qui vont généralement assez loin. En revanche ce sont plutôt les seconds couteaux qui ne sont pas dangereux au général qui font les courses. Mis à part Pozzovivo et Rolland, les leaders ne prennent pas d'initiatives et préfèrent suivre pour en finir avec une course de côtes.

Le premier d'entre eux est le colombien de la Movistar Nairo Quintana plutôt habitué à être un attaquant. Le grimpeur le concède "qu'il n'est pas aussi bien qu'il le souhaiterait". Des coureurs comme Uran, Majka ou Basso bien moins bons rouleurs qu'Evans devront passer à l'offensive pour espérer gêner l'Australien Evans qui semble armé pour tenir trois semaines.

Les défaillances d'outsiders comme Damiano Cunego, Michele Scarponi ou Nicolas Roche sont également à signaler.