C'est lui qui nous a proposé cette expérience très intéressante, nous n'avons pû que l'accepter. Thibaut Vanderhaeghe, milieu de terrain à l'Olympique Marcquois, vous raconte comment il a vécu son 32ème de finale de Coupe de France avec son club. Petit poucet, Marcq a réussi à faire rêver ses supporters presque une heure en revenant de 0-3 à 2-3. C'est une exclusivité VAVEL, profitez-en.

 

Quand le footballeur du dimanche rencontre un club pro'

"Ce week end a eu lieu les 32èmes de finale de la Coupe de France. Oui, cette épreuve qui permet à des amateurs de se frotter à des pros. Et cette année, le petit poucet était le club de l’Olympique Marcquois, un peu l'«OM du Nord», mais seulement les initiales car sinon aucune ressemblance entre les deux clubs ! Pendant que l’un est le club le plus aimé des français, l’autre est inconnu pour la plupart et se bat depuis 4 ans en PH (Promotion d’Honneur, huitième division) pour la montée en division supérieure.

Mais cette année il se passe quelque chose dans ce petit club de la banlieue lilloise. La chance est enfin au rendez vous en Coupe de France et ce groupe de potes très proches les uns des autres a eu la chance de vivre une aventure de folie avec en apothéose ce match face à l’AJA . Nous joueurs, nous garderons tous un souvenir unique de cette aventure : la communion avec le public, la famille, les amis ; ses moment de joies, ses moments de stress...

 

"Nous sommes en 32èmes de finale"

Après avoir difficilement passé les premiers tours face à des équipes supposées plus faibles, le tournant de la saison coupe de France a lieu pour ce groupe lors du 4ème tour. Avec un match face à Noeux-Les-Mines, qui évolue une division au-dessus. La victoire 2-0 complètement méritée a lancée notre saison et les tours suivants étaient du même acabit. Victoire contre une CFA2 3-0 et nous voilà au 8ème tour. Déjà un exploit pour nous, qui rêvons de taper le RC Lens [ndlr : les clubs de Ligue 2 entre en lice au 7ème tour]. Bon ca sera Neuilly-Sur-Seine, ses beaux quartiers, PPDA et les fils Sarkozy... La seule chose à retenir, ce sont les 300 personnes qui font le déplacement pour nous soutenir. Et ça marche. Nous voilà en 32èmes de finale. Quasiment une première pour tous les joueurs. Après un dernier match de championnat, la trêve hivernale arrive. Nous voilà à 15 jours du choc face à l’AJA. Reprise de l’entrainement prévu le vendredi 26 decembre. Allez digérer votre foie gras et vos huitres maintenant !

 

"On joue comme on s’entraine"

Vendredi 26 décembre. 19h15. Après une coupure de cinq jours, nous voilà tous de retour à l’entrainement. Tous ? Non, Remi Fatras arrive comme toujours a 20h30 histoire d’être inscrit sur la feuille des présences. Nous sommes tous contents de se retrouver, et ça rigole bien dans les vestiaires. Le match ? Personne n’en parle. Pour le moment... Les coachs arrivent, la roulette aussi. Oui oui, cette fameuse roulette rouge qui ne ressemble a rien, mais c’est elle qui va vous calculer la distance pour tes 15/15. Direct, nous comprenons que ça sera une séance physique. Mais bon, pas le choix apparemment. Ca cours vite à l’AJA.

Samedi 27 décembre. 14h30. Au lendemain de cette séance très physique, nous nous retrouvons tous pour un nouvel entrainement. Dans la bonne humeur toujours, mais avec une sacré "flemme". L’entraînement se passe tranquillement mais nous voyons que l’excitation monte. Journalistes présent au bord du terrain, achats de places pour le match... Dimanche 28 décembre. 12h. Pas de repos pour des pros... Ah non, nous sommes encore amateur ! Pourtant séance à 12h, histoire de voir comment nous sommes à cette heure après une grosse soirée la veille. Et surtout parce que dans une semaine c’est le grand jour. L’entrainement commence à 12h08 et avec le recul, on voit qu’on a démarré le match à 12h08 aussi. Ah là là, le dicton "on joue comme on s’entraine".

Lundi 30 décembre, match amical. Merci à Bondues d’avoir accepté de prendre froid pour nous permettre de jouer un match. Même si nous sommes amateurs, les déceptions sont là pour les joueurs qui comprennent qu’ils ne démarreront pas face à l’AJA. Victoire quand même mais soirée amère car nous sentons que là, c’est parti. Dans six jours, c’est le match. Et tout le monde veut le jouer. Bonne nouvelle, repos jusqu'à jeudi soir. Super, on va pouvoir faire la fête le 31... ou pas.

 

"Caméras, radios, photos..."

Apres deux jours de repos, retour à l’entrainement avec encore quelques bulles dans la tête pour certains. Derniers réglages en perspective. Vendredi 3 janvier. D’habitude, c’est un jour d’entrainement mais là, nous avons une réception PMU-FFF. Champagne et petits fours. Nous nous retrouvons à l’hippodrome de Marcq-en-Baroeul pour aller à la rencontre des médias. Pour une fois que celà nous arrive, nous profitons au maximum. Caméras, radios, photos... tout y passe ! Mais nous attendons surtout de se retrouver tous ensemble au restaurant pour se régaler une dernière fois à deux jours du match. En compagnie de deux journalistes tout de même ! Il faut avancer nos billes, si on souhaite voir apparaître notre nom [second degré]. C’est la première fois qu’à 23 heures, tout le monde est au lit. Eh oui, hygiène de vie oblige ! Après une dernière séance le samedi à 12h, avec la fameuse séquence vidéo de tous les clubs pro', nous nous donnons rendez vous le lendemain à 8h pour "créer l’exploit".

 

"La pression monte"

Jour J. 8h. Rendez-vous pour un petit déjeuner commun dans un hôtel proche du stade. Tout le monde se régale, nous délectons des articles dans les journaux. Même L’Equipe parle de nous. La classe ! Et la pression monte petit à petit. A 10h, direction le stade pour s’apercevoir que pas mal de supporteurs font la queue. Et que le stade sera plein (2500 personnes) alors qu'en championnat, c’est plutôt 25 grand maximum ! L’horloge tourne, la préparation se fait comme d’habitude sans pression. Ah si, juste les caméras qui ne nous lâchent pas même quand tu enfiles ton caleçon fétiche. Et voilà l’heure de l’échauffement. Le stade est quasiment rempli. La pression monte, monte...

 

"Un grand souvenir"

Le match restera un grand souvenir car au bout de huit minutes, nous sommes menées 3-0 mais notre solidarité et l’envie de faire quelque chose ensemble nous permet de revenir à 3-2 et d’y croire. La mi-temps est sifflée et dans le vestiaire, je pense qu’on y a tous cru, à 1000% ! Malheureusement la suite, nous la connaissons tous [défaite 6-2]. Je suis fier d’avoir joué ce match avec des vrais amis. Nous sommes un petit club du nord de la France (là ou ça boit et où il fait un froid glacial selon les clichés) mais nous nous régalons entre nous sans se prendre la tête. Nous sommes simplement des joueurs du dimanche qui se retrouvent pour jouer au football et prendre du plaisir. La Coupe de France nous en a apporté énormément !

A l’année prochaine !

 

 

 

Les joueurs qui font l’OM

Sean, Mike, Romain, Yannick, Willy, Jawad, Brice, Clement, Sam, Corentin, Mathias, Mika, Baptiste, Remi, Nadji, Mounir, Thomas, Etienne, Hermann, Kevin, Bilal, Pierre, Thibaut ; les coachs, le kiné, le staff et les bénévoles."

 

Merci à Thibaut de nous avoir conté toute cette belle aventure humaine. Nous espérons que vous avez apprécier la lire. Nous lui souhaitons une très bonne continuation ainsi qu'à l'Olympique Marcquois. Thinking Different.