Le parcours des Bleus

Alors qu'elle sort tout juste d'une polémique avec le départ de Clairefontaine des 6 exclus tels que Sabri Lamouchi ou Nicolas Anelka, l'Équipe de France se retrouve dans la poule C, avec l'Afrique du Sud, l'Arabie Saoudite et le Danemark. La phase de groupe se déroule comme dans un rêve pour les Bleus, qui remportent leur premier match face aux Sud-Africains (3-0); ça n'était pas arrivé depuis 1958 et l'épopée de Fontaine et Kopa, durant laquelle l'Équipe de France était arrivée jusqu'en demi-finale. De plus, Aimé Jacquet réussit à convaincre dès le premier match en faisant marquer Christophe Dugarry, très critiqué avant le début de la compétition. Le deuxième match est, lui aussi, facilement remporté par les Tricolores, 4-0 contre l'Arabie Saoudite. Seule ombre au tableau, l'exclusion de Zinédine Zidane qui s'est essuyé les crampons sur Fuad Amin, le capitaine saoudien. Le numéro 10 reçoit deux matchs de suspension et ratera donc le huitième de finale. Le troisième match face au Danemark est presque anecdotique puisque Aimé Jacquet effectue six changements. Le match est tout de même remporté (2-1) et les Bleus finissent en tête de leur poule.

En huitièmes de finale, les Bleus tombent sur un invité surprise, le Paraguay, sorti de la poule D en battant les Nigérians (3-1). Qu'attendent les Paraguayens et surtout leur gardien, qui a été exceptionnel durant toute la rencontre ? La séance de tirs aux buts. Jose Luis Chilavert prend même un carton jaune car il prenait trop de temps pour jouer. Les Bleus ont du arracher leur qualification grâce à un but en or de Laurent Blanc à la 114ème minute. En quarts de finale, les Bleus frôlent l'élimination face aux Italiens, lorsque la frappe de Roberto Baggio passe juste à côté de la lucarne de Fabien Barthez durant la prolongation. Les Tricolores arrivent en demi-finale pour la quatrième fois de leurs histoire en remportant la séance de tirs aux buts après l'échec de Luigi de Di Biagio. Les joueurs de l'Équipe de France affrontent donc les Croates, emmenés par Davor Suker, qui a fini meilleur marqueur de la compétition avec 6 buts inscrits en 7 matchs. Lilian Thuram inscrit lors de ce match ses deux seuls buts en sélection, alors qu'il est le joueur le plus capé avec 142 matchs avec le maillot de l'Équipe de France. Les Français ont souffert dans cette rencontre mais ils se qualifient tout de même pour leur toute première finale, chez eux. Gros point noir cependant, l'expulsion de Laurent Blanc, qui prive se dernier de la finale, Aimé Jacquet devra donc aligner Franck Lebœuf.

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Le parcours des Cariocas

Les Brésiliens se qualifient tranquillement en remportant leurs deux premiers matchs de poule, 2-1 face à l'Écosse et 3-0 contre le Maroc. Cependant, ils perdent 2-1 leur dernier match de poule face aux Norvégiens, ces derniers se qualifient ainsi au détriment des Marocains qui se croyaient qualifié. Les champions du Monde 1994 terminent tout de même premiers de leur poule. On se demande tout de même si cette équipe réussira à convaincre durant les prochains matchs. Les Brésiliens ne se font pas prier et remportent leur huitième de finale face au Chili (4-1). En quart de finale, les Brésiliens affrontent les Danois, qui ont fini deuxièmes de la poule de l'Équipe de France, et qui ont impressionné en remportant également leur match face aux Nigérians, 4-1. La rencontre se solde par la victoire des Brésiliens (3-2) grâce à deux buts de Rivaldo. Comme il y a quatre ans, les Cariocas tombent sur les Pays-Bas en demi-finale, les Hollandais ayant notamment éliminé les Argentins en quarts de finale, avec un but mythique de Denis Bergkamp à la 89ème minute. Après une domination Brésilienne, concrétisée par un but de Ronaldo, et l'égalisation à la dernière minute de Kluivert, le sort de la rencontre se décidera aux tirs aux buts et le Brésil a un grand, un très grand Claudio Taffarel. Ce dernier stoppe les deux derniers tirs Hollandais, ceux de Cocu et de De Boer, les Brésiliens se qualifient pour la finale pour tenter de conserver leur titre acquis quatre ans plus tôt.

La finale

Les Brésiliens vivent un avant-match curieux. En effet, au départ, c'est Edmundo, et non Ronaldo qui est aligné sur la feuille de match. La star aurait eu un malaise quelques heures avant la rencontre décisive, et son sponsor aurait insisté pour que le Brésilien joue la finale. Cependant, on ne connaît pas plus de détails sur cette histoire. Le début du match est à mettre à l'avantage des Bleus, et à Stéphane Guivarc'h qui se retrouve deux fois face à Taffarel, mais sans succès (Le meilleur buteur de la saison 1997/1998 en Ligue 1 finit d'ailleurs la compétition sans marquer le moindre but). Alors que le match commence à tourner en faveur des Brésiliens, Roberto Carlos cède bêtement un corner aux Bleus. Emmanuel Petit le frappe et Zidane surgit pour propulser le ballon au fond des filets, 1-0 pour les Bleus. Les Brésiliens se font de plus en plus pressants, et Ronaldo a un bon ballon, mais Barthez intervient avec une sortie musclée. À la fin de la première période, Guivarc'h manque un autre duel face à Taffarel et obtient un corner. Celui-ci est repoussé et les Bleus obtiennent un autre corner, tiré par Djorkaeff. Zidane, seul au milieu des Brésiliens, double la marque, entre les jambes de Roberto Carlos. "Je savais à la mi-temps que c'était gagné" déclara Didier Deschamps.

Au retour des vestiaires, Mario Zagallo fait sortir Leonardo et fait rentrer Denilson, joueur redoutable et qui apportera beaucoup offensivement. Dominants, les Brésiliens sont tout prêts de réduire l'écart après une frappe à bout portant de Ronaldo, captée par Barthez. À la 67ème minute, les Français subissent un coup dur avec l'expulsion de Marcel Desailly. Ainsi, Djorkaeff laisse sa place à Patrick Vieira et Emmanuel Petit est placé arrière central. Réduits à 10, les Français sont acculés sur leur but, Denilson touche la barre, mais les Brésiliens n'inquiètent pas plus les Bleus. À la dernière minute, ultime corner pour les Brésiliens, intercepté par Christophe Dugarry. Il donne le ballon à Vieira qui transmet à Petit, sa frappe croisée arrive au fond des filets. Explosion de joie au Stade de France à Saint-Denis, ce but est également le 1000ème but de l'Équipe de France. "Quand on a vécu ça, on peut mourir tranquille ! Enfin le plus tard possible, mais, on peut." Cette phrase de Thierry Roland prononcée quelques minutes après le coup de sifflet final a marqué l'histoire de la télévision Française. Cette défaite est la première pour le Brésil en finale de Coupe du Monde, c'est pour les Bleus le début de leur domination Mondiale, puisque la victoire de l'Euro en 2000 et de la Coupe des Confédérations en 2001 suivent.