Dans un groupe E qui s’annonçait serré, pendant que les allemands de Leverkusen se rendaient du côté de Barcelone, c’est la Roma qui faisait le déplacement à Borisov, au cœur de la Biélorussie. Pas encore de succès pour ces deux dernières équipes, il était alors temps de bomber le torse pour cette seconde journée de Champions League. Dans cette affiche, les visiteurs arrivaient avec un effectif décimé par les blessures. Totti, Dzeko et Keita fraîchement blessés, Rudy Garcia a fait preuve d’ingéniosité pour remplir la feuille de match. Sans réel avant-centre, c’est Iturbe qui prend la place dans l'axe, entouré de Salah et de Gervinho. Second match pour Vainqueur au milieu de terrain, aux côtés des habituels Pjanic & Nainggolan. De Rossi recule enfin pour accompagner Manolas dans la charnière défensive, Digne et Florenzi en latéraux affûtés. A signaler enfin, le retour de Szczesny dans les buts, lui qui avait été blessé par Suarez il y a deux semaines.

Du côté des locaux, un 4-2-3-1 solide avec Signevich en pointe, grand attaquant de 23 ans. Un onze composé de 7 Biélorusses qui sent bon l’Europe de l’Est. Hélas pour la Louve, ça va tout de suite sentir le sapin à cause d’un premier but concédé dès les premiers instants de la rencontre. Un bon mouvement des hommes en bleu fait céder les Giallorossi à la huitième minute de jeu et si Szczesny est sauvé par sa barre une première fois, il est à la ramasse quand Stasevich catapulte le cuir au fin fond des filets, 1-0. Si les premières offensives étaient Romaines, l’efficacité revient au Bate qui ne va pas s’en arrêter là. Quelques minutes plus tard, tir soudain de Filip Mladenovic qui a vu le portier Polonais curieusement avancé. Ca fait mouche, 12 minutes et deux buts à zéro. Deux premiers tirs cadrés, deux buts, la Roma bat de nouveaux records. Perdue sur le terrain, la Louve est prise à la gorge et ne sait où se réfugier, déjà humiliée devant les quelques 15.000 supporters de la Borisov Arena. La demie heure de jeu arrive et la troisième vague Bielorusse avec.

On retrouve ce monstre de Mladenovic sur le côté gauche où il est à la finition d’une nouvelle action endiablée, frappe merveilleuse qui vient crucifier Szczesny, rien à redire, 3-0 (30e). La dernière fois qu’une équipe Italienne avait pris autant de buts lors d’une première demi-heure d’un match de Ligue des Champions, c’était tout simplement cette même Roma l’an passé face au Bayern. La fin de la seconde période est plus équilibrée et la formation de la capitale Italienne sort davantage de son camp, mais les timides assaults ne feront pas plier Chernik, au moins jusqu’à la mi-temps. Au retour des vestiaires, on retrouve cette Roma sans Vainqueur, lui qui a quitté la pelouse peu avant la 40e, et sans Iturbe. Falque et Torosidis enfilent leurs costumes de héros.

Heureusement, les intentions sont meilleures pour les visiteurs. Mais le but qui aurait pu surprendre Borisov dans les premiers instants de la seconde période n’arrivera finalement jamais. Même la reprise de Florenzi, avancé en ailier, est déviée in extremis par la tête de Dubra (49e). Le match avance paisiblement ce qui fait les affaires du club entraîné par Aleksandr Yermakovich, le BATE loupe même le quatrième but sur un contre éclair. L’espoir fera tout de même son apparition à la 66e, Iago Falque lance Gervinho qui ne loupe pas son duel face au gardien adverse, 3-1, l’honneur est sauf. Ou pas. L’idéal aurait été de surfer le plus rapidement possible sur ce mouvement de survie mais Mohamed Salah gâche une terrible occasion, son tir s’envole au-dessus du montant de Chernik.

Pourtant, ce sont bien les champions de Biélorussie qui baissent nettement physiquement, les offensives sont moins nettes et il devient de plus en plus difficile de contenir les percées des feux follets Giallorossi. A la 82e, c’est même Lucas Digne qui fait son trou à gauche avant de centrer parfaitement vers Gervinho qui laisse passer, pas Torosidis qui transforme l’essai, 3-2. L’ASR va finir par pousser de toutes ses forces dans les ultimes instants de la rencontre, plus tellement de tactique en place (encore faut-il qu’il y en avait une au coup d’envoi ?) pour aller égaliser. En vain.

3-2, on en reste là. Une Roma complètement dans les roses en première mi-temps n’aura jamais pu refaire son retard au cours de la seconde. 45 premières minutes d’un niveau affligeant pour l’équipe d’un Rudy Garcia de plus en plus menacé. Victoire tout à fait méritée pour le Bate qui remporte le premier duel de l’histoire entre ces deux formations. Borisov pointe ce soir à trois unités dans le groupe E, à égalité avec le Bayer battu difficilement en Catalogne dans le même temps (2-1). Barcelone déjà premier, il faut regarder tout en bas pour apercevoir la Roma avec un petit point. La double confrontation à venir face à Leverkusen sera tout à fait décisive.

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