Après la victoire contre Lyon la semaine dernière, José Anigo avait décidé d'aligner pour cette dernière rencontre à l'extérieur de la saison les mêmes hommes qui s'étaient imposés au Stade Vélodrome. L'entraîneur phocéen comptait ainsi sur la dynamique du moment en surfant sur la confiance acquise suite à ce match référence venu peut-être trop tard dans la saison Olympienne. Disposé en 4231, l'OM a donc débuté dans une formule désormais classique. Payet en soutien de Gignac mais avec beaucoup de liberté pour orienter le jeu, Thauvin et Ayew amenés à rentrer dans l'axe pour ouvrir les couloirs à Morel ainsi qu'à Dja Djédjé, et Romao, Cheyrou, NKoulou et Diawara derrière pour former un axe dense assurant l'équilibre. En face, pas de réels suprises non-plus côté Bordelais avec une composition d'équipe attendue. Francis Gillot avait décidé d'entamer le match en 442 pour occuper les ailes et contenir la quatuor d'attaque Marseillais avec deux lignes défensives proches l'une de l'autre. De quoi laisser présager une réelle opposition tactique et de style entre ces deux équipes.

Dès le début de match, c'est l'OM qui a essayé de mettre le pied sur le ballon. Plus hauts, les hommes d'Anigo ont tenté d'occuper les ailes pour s'imposer dans le camp Bordelais, sans forcément se procurer d'occasions ou mettre en danger les Girondins. Ce sont mêmes ces derniers qui ont eu la première opportunité dans ce match avec un tête de Carlos Henrique juste à côté du but de Mandanda suite à un coup-franc de Sertic dès la 3e minute de jeu. Pour son dernier match à Chaban-Delmas, le défenseur Brésilien aurait pu être le héros de la soirée. Le match s'est ensuite équilibré et deux équipes qui ont eu du mal à se lancer. A la 7e, après une passe ratée de Faubert dans son camp, Gignac est venu provoquer la défense Bordelaise mais n'a pas trouvé le cadre sur sa tentative à l'entrée de la surface de réparation, reveillant un match alors bien insipide. Gênés par le 442 aligné par Gillot, les coéquipiers de Mandanda se sont laissés endormir et sont apparus absents des débats. Denses et solides dans l'axe, les Girondins ont forcé l'OM à s'enfermer sur les ailes, coupant les relations entre Gignac, Payet, Ayew et Thauvin, mais se sont montrés inefficaces en phases offensives, avec quelques imprécisions techniques et de nombreuses pertes de balle. Les deux défenses ont rapidement pris le dessus sur les deux attaques, le match perdant alors en rythme et en intensité. Les coups de pied arrêtés ont alors pris une importance particulière dans le but de faire la différence. A la 29e, Thauvin a d'ailleurs inquiété Carrasso qui a dû repouser un coup-franc vicieux excentré sur la droite mais tiré fort au premier poteau. Suite à cette occasion, Marseille est resté dans le camp Bordelais et s'est montré très réaliste en ouvrant le score à la 30e. Pour la première fois, les hommes d'Anigo ont réussi à créer le déséquilibre sur une des deux ailes, avec Dja Djédjé qui a pris le dessus sur Orban et Maurice-Belay et qui a trouvé sur un bon centre Benoît Cheyrou monté au point de penalty pour placer de la tête le ballon au fond des filets. Froid de réalisme, Marseille avait alors fait le plus difficile. Les Phocéens ont commencé ainsi à jouer plus haut, avec Romao et Cheyrou plus incisifs à la récupération et une meilleure gestion du ballon, pour bien gérer l'avance au score. En face, les Girondins sont apparus absents en fin de première période, n'arrivant pas à relancer proprement et à mettre du rythme dans leurs enchaînements collectifs. A la mi-temps, le score était donc de 1-0 pour Marseille, après un premier acte terne.

Dominé en fin de première période au milieu du terrain, Bordeaux a entamé la seconde avec l'entrée de Poko à la place d'Orban pour renforcer ce secteur de jeu. Faubert est alors passé à gauche de la défense, laissant sa place de milieu droit au nouvel entrant. Ce choix tactique a failli payer dès la 47e minute de jeu avec une bonne occasion pour Diego Rolan. Mais gêné par la sortie rapide de Mandanda, le jeune attaquant Uruguayen qui s'était présenté seul dans la surface de réparation suite à un ballon prolongé de la tête par Diabaté, a manqué le cadre, croisant trop sa frappe du gauche. Suite à cette action, Bordeaux a alors repris la maîtrise territoriale du match, se montrant plus incisif face à des Marseillais fébriles en défense et sur les ailes mais ont manqué de réalisme et de tranchant, notamment au moment de conclure. A l'image de la frappe contrée par Nkoulou de Diabaté à la 56e suite à un bon service venu de la gauche. En réaction à ce début de second période dominé par les Girondins, José Anigo a choisi de faire rentrer Valbuena à la place d'un Dimitri Payet invisible, qui n'a jamais réussi à se faire une place dans l'entrejeu. L'idée ? Remettre les Marseillais dans le bon sens en insufflant du sang neuf et en tentant de jouer plus haut et plus vite vers l'avant. Malgré ce changement, Bordeaux est parvenu à concrétiser sa domination avec l'égalisation de Diabaté à la 65e minute. Après une bonne ouverture de Sertic pour Rolan, l'attaquant Uruguayen a trouvé le Malien qui est venu battre Mandanda au premier poteau d'une belle tête puissante. Bordeaux a alors été récompensé de sa bonne seconde période. Dès la 68e minute, Marseille a réagi avec une frappe rasante de Thauvin aux abords de la surface de réparation que Carrasso a repoussé solidement. A la recherche d'un deuxième but, l'OM a alors essayé d'accèlerer le rythme et a cherché à jouer plus haut. A la 74e, sur un long ballon dans la surface, Gignac après avoir pris le dessus sur Sané et suite à une sortie ratée de Carrasso aurait pu redonner l'avantage à ses coéquipiers mais a vu sa tête repoussée sur la ligne par les défenseurs Girondins. Mais face à une équipe Bordelaise moins audacieuse qu'en début de seconde période, les Marseillais ont eu du mal à pouvoir se procurer des occasions pour obtenir les trois points de la victoire. A la 86e, ce sont mêmes les coéquipiers de Sertic qui ont mis en danger leurs adversaires avec une frappe lourde de Mariano à 30 mètres bien repoussée par Mandanda. L'entrée d'Imbula en toute fin de match n'y aura rien changé, Maseille ne réussira pas à reprendre l'avantage et à obtenir une victoire précieuse face à sa bête noire Bordelaise.

Bougé par Bordeaux en début de match et en seconde période, l'Olympique de Marseille a cru tenir la victoire après l'ouverture du score de Benoît Cheyrou en première période. Mais face à de surprenants Girondins en seconde période, les hommes de José Anigo ont lâché deux points importants dans la lutte à l'Europe.

 

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