Je m’en souviens encore comme si c’était hier. Retournons près de six années en arrière. Le 30 mai 2009 exactement. Ce soir-là, le Paris Saint-Germain reçoit l’AS Monaco au Parc des Princes pour ce qui est le dernier match de championnat de la saison. Après avoir lutté deux années durant pour se maintenir dans l’élite, cette saison est celle de la rédemption pour le club de la capitale. Début mars, les Rouges et Bleus sont même deuxièmes de Ligue 1 et se mettent alors à rêver au titre, chose pourtant totalement inconcevable en début de saison. Malheureusement, après une défaite contre l’ennemi marseillais lors de la 28ème journée, Paris cale. Avant de défier le club de la Principauté, le Paris Saint-Germain se classe à la cinquième position avec soixante-trois points. Une victoire contre Monaco et Paris disputera l’Europa League la saison prochaine. Ce soir-là, je suis au Parc des Princes avec mon père. Je n’ai que treize ans mais je suis déjà un supporter inconditionnel de ce club. Durant les soixante-dix premières minutes, il ne se passe quasiment rien. Après une saison éprouvante, la fatigue se fait logiquement ressentir. Sans Sessegnon, suspendu, et Hoarau, laissé sur le banc en début de partie (il revenait à peine de blessure), Paris n’y arrive pas. C’est même Monaco qui se procure les situations les plus dangereuses. Jusqu’à cette soixante-dixième minute et l’entrée en jeu de Clément Chantôme. Il n’a encore que vingt et un ans, il termine tout juste sa troisième saison avec les pros, ses cheveux volent encore au gré du vent. Et pourtant, c’est bien lui qui dynamitera la partie ce soir-là. Sa fougue, sa détermination et son talent permettent au Paris Saint-Germain d’espérer de nouveau. Sur le terrain, il est le seul à pouvoir faire la différence. Clément Chantôme bonifie chacun des ballons qu’il touche. Il percute, sert sur un plateau ses coéquipiers et tire même les coups-francs. Malheureusement, cela ne suffira pas. Paris échouera à se qualifier pour l’Europa League et terminera sixième. Mais ce soir-là, la déception engendrée par le résultat est reléguée au second plan par la prestation de Clément Chantôme. Ce soir-là, je suis certain d’avoir vu un joueur différent. Ce samedi 30 mai 2009, je suis persuadé d’avoir observé quelque chose qui se fait de plus en plus rare dans le football moderne. Ce soir-là, j’ai vu l’amour du maillot, l’attachement profond à un club. Après deux saisons de grande galère, Clément Chantôme, poussé par une irrésistible rage et détermination, s’est sublimé pour pouvoir offrir à son club une qualification européenne. En tant que supporter parisien, cet évènement m’a marqué au plus profond de moi-même. Qu’y a-t-il de plus de beau pour un supporter que de voir un joueur défendre ses couleurs avec fierté ? Alors oui, dans mon esprit, tu resteras parisien à tout jamais Clément Chantôme.