On a quitté Romain Grosjean sur une nouvelle désillusion lors du GP de Monaco avec un abandon suite à un contact avec Daniel Ricciardo. Abandon agrémenté en plus par une pénalité de 10 places sur la grille du prochain GP du Canada pour le pilote Lotus, reconnu responsable de cet accrochage. Une question revient : Grosjean peut-il revenir au niveau qui était le sien en début d'année 2012.

 

Rapide, très rapide

Ses adversaires en piste le reconnaissent à la quasi unanimité : Romain Grosjean est un pilote rapide. Rapide, talentueux, le champion GP2 2011 est reconnu par ses pairs et ses directeurs d'écurie.

Au début de l'année 2012, il impressionne d'emblée pour son retour en F1 (après une première expérience douloureuse chez Renault en 2009). Qualifié 3e sur la grille en Australie, il doit malheureusement renoncer à la fin du premier tour dans un accrochage avec Pastor Maldonado. Tout au long de la première moitié de 2012, Romain alterne le bon et le moins bon (2e au Canada, abandon à Valence sur souci d'alternateur, 2e en Hongrie), mais possède une excellente image dans le paddock. Une image qui va être sérieusement écornée lors du GP de Belgique.

 

Spa, un tournant

Départ du GP de Belgique 2012. Grosjean est à l'origine de l'un des plus gros crashs d'un départ en F1 depuis plusieurs années. Alonso, Hamilton, Perez, Kobayashi sont éliminés et le pilote Ferrari aurait pu être gravement blessé, la roue de la Lotus de Grosjean lui frôlant le casque. Romain écope d'une course de suspension, une première depuis 1994. Quelques semaines plus tard, il percute Mark Webber au départ du Japon. L'Australien ne se privera pas de dire ce qu'il pense du Franco-Suisse dans les médias, le qualifiant de « dingue ». Romain est dans le collimateur des pilotes. Sa fin de saison sera assez difficile, avec une vraie perte de confiance.

 

Un démarrage moyen en 2013

Depuis, le pilote Lotus a reçu le soutien de son écurie et de son patron Eric Boullier, mais semble être en retrait au niveau des performances en course.

En 2013, Grosjean a clairement résolu ses soucis lors des départs. Un gros travail a été réalisé par le pilote pour mieux gérer cette partie délicate d'une course. Son début de saison a été perturbé par des soucis récurrents sur sa Lotus, résolus dès Bahrein. Après des premières courses assez moyennes, (10e en Australie, 6e en Malaisie, 9e en Chine) son excellente course à Bahrein avec une 3e place à l'arrivée, signait son retour au premier plan. Mais un manque flagrant de réussite en Espagne (casse de la suspension) et son abandon à Monaco ont de nouveau semé le doute.

De plus, lorsque l'on met Romain en face des résultats de son équipier Raïkkönen, le constat est sans appel. Le Finlandais est 2e du général derrière Vettel avec déjà une victoire acquise en Australie quand Grosjean est 9e avec une 3e place comme meilleur résultat.

 

Espérons que Romain passe outre ses difficultés actuelles et revienne à son vrai niveau, celui qui peut lui permettre de rivaliser d'abord avec son équipier, et ensuite de jouer les premiers rôles en course. Car il est évident que la Lotus E21 est une monoplace performante. Reste à savoir si les soucis financiers actuels de l'écurie ne vont pas couper Romain Grosjean dans son élan pour revenir en haut de la hiérarchie, avec des évolutions retardées et une baisse du niveau de la Lotus. Rendez-vous est pris dès Montréal.