1997, Williams vient de décrocher les titres pilotes et constructeurs. Pourtant, Frank Williams est préoccupé. Renault a décidé de se retirer de la F1 (pour mieux préparer son retour en tant qu'écurie) et son ingénieur fétiche Adrian Newey (aujourd'hui sorcier de RedBull) qui a dessiné les FW qui ont tant dominé les années 90 s'en va également, pour chez McLaren.

Double conséquence dès 1998, Villeneuve et Williams ne font pas le poids et le Canadien est dans l'incapacité de défendre sa couronne. La FW20 est motorisée par un V10 Renault rebadgé Mecachrome, mais largement inférieur aux V10 Ferrari et Mercedes. C'est d'ailleurs McLaren-Mercedes, avec la voiture conçue par Newey, qui va réaliser le doublé titre pilotes-constructeurs en 1998 avec Mika Häkkinen.

En 1999, même combat pour les Williams. Moteur peu performant, voiture en dessous des Ferrari et McLaren, les pilotes Ralf Schumacher et Alex Zanardi ne peuvent rien faire durant une saison très compliquée pour l'équipe de Grove. En deux saisons, Williams passe d'un doublé au championnat à une anonyme 5e place. Mais les raisons d'espérer sont là. Durant la saison, Frank Williams et BMW ont passé un accord. Le motorsite allemand fera son retour en F1 avec les futures FW22. BMW n'en est pas à son coup d'essai. Au début des années 80, la marque à l'hélice avait développé le moteur 4 cylindres Turbo de la fabuleuse Brabham BT52, qui a remporté le titre pilote avec Nelson Piquet en 1983.

2000-2002, retour des succès

Le tableau semble idyllique pour Williams. L'appui d'un grand constructeur pour le futur, des moyens financiers conséquents, des sponsors puissants (Compaq notamment), une doublette de jeunes pilotes très rapides avec Ralf Schumacher et le débutant Jenson Button. Malheureusement pour les FW désormais blanches et bleues, c'est aussi dès la saison 2000 que le duo Ferrari-M.Schumacher entre dans sa grande période.

  

En 2000, les Williams-BMW ne remportent aucune victoire mais démontrent un potentiel intéressant. C'est dès la saison 2001, avec l'arrivée conjointe d'un pilote colombien en la personne de Juan-Pablo Montoya et des pneus Michelin, qui effectue son retour en F1, que Williams va redevenir le rival de Ferrari pour les championnats du monde.

Dès le début de saison, Montoya se montre incisif et n'hésite pas à aller se frotter au champion du monde Schumacher. On se souvient de ce dépassement d'anthologie à l'amorce des S de Senna lors du GP du Brésil à Interlagos. Malgré cela, c'est Ralf Schumacher qui est le plus régulier et qui apporte trois succès à Grove en 2001. Montoya remportera tout de même le GP d'Italie à Monza, mais les deux pilotes Williams sont devancés au championnat par un M.Schumacher souverain.

2002 doit être l'année des Williams. Mais la F2002 de Ferrari va passer par là. Schumacher et Barrichello écrasent la concurrence. Les FW24 n'empochent qu'une seule course en Malaisie. C'est en 2003 que Williams va réellement manquer le coche.

2003, une occasion manquée

Dès le début de la saison, le paddock voit que Ferrari est un peu moins dans le coup. Sa F2002 qui a tellement dominé en 2002 est engagée jusqu'à Imola, mais ne remporte aucun succès. C'est McLaren qui prend les devants face à Williams. La F2003GA remet Ferrari sur les bons rails avec trois victoires d'affilée à Imola, en Espagne et en Autriche, où même un début d'incendie ne fait pas peur à Schumacher.

C'est à l'amorce de l'été que la roue va tourner. Les Williams prennent le dessus sur les monoplaces italiennes. Montoya l'emporte à Monaco et la période estivale est une moisson de victoires pour les FW25. Une telle suprématie pose des questions et Ferrari va rapidement demander des comptes. En effet, il semble que Michelin ait introduit dès Monaco (GP où Williams entame sa domination) des pneus qui une fois la course terminée possèdent une largeur dépassant la limite autorisée. Comme les mesures sont effectuées avant les GP, les officiels n'ont rien remarqué d'anormal. Sauf que cette propension des pneus français à augmenter de largeur au fur et à mesure de l'usure, semble accorder une meilleure performance aux monoplaces équipées par Bibendum.

Ferrari va porter réclamation. La FIA va désormais mesurer la largeur des gommes avant et après les courses. Michelin est dans l'obligation de modifier ses enveloppes et le bel avantage des Williams va retomber. Dès Monza, les Ferrari reprennent le dessus et Schumacher conservera sa couronne pour un petit point. Montoya a craqué en fin de saison en étant pénalisé aux USA pour avoir sorti Barrichello. Il perd le titre lors de cette course.

Et ce n'est pas tout. Durant l'année, Montoya s'est ouvertement plaint du favoritisme de Williams à l'encontre de Ralf Schumacher. Une attitude qui ne plaît pas au Colombien qui annonce son envie d'aller voir ailleurs, chez McLaren plus précisément pour la saison 2005. Un contrat est signé fin 2003.

2004-2005 : élan brisé

En 2004, et malgré un aileron avant présenté comme révolutionnaire, les Williams pataugent. Ferrari réalise l'une des plus belles saisons, et ses rivaux se nomment désormais Renault F1 et Bar-Honda. Montoya sauve l'honneur de Grove en remportant de le GP du Brésil. Quant à Ralf, sa saison est moyenne et ponctuée par un gros accident à Indianapolis (fracture de vertèbres) qui l'oblige à déclarer forfait pour les courses suivantes. Il reviendra pour les trois dernières levées. Montoya comme prévu quitte Williams et Ralf annonce aussi son départ pour Toyota qui arrive en F1. Une page se tourne pour Williams

Avec Heidfeld et Webber en 2005, Williams ne peut faire mieux que quelques podiums. Pire, BMW annonce son envie de créer sa propre écurie et annonce son départ en fin de saison. Les voyants sont au rouge pour Frank Williams qui n'a pas réussi à retrouver le chemin de la gloire depuis le départ de Renault en 1998. Des années difficiles se profilent pour Grove

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Pierre Tassel
Journaliste Auto en charge de tout ce qui roule sur Vavel. Passé par Echappement, en attente de bonnes propostions pour bosser. V8 Sound is a drug, Motor Racing is a religion !