Pour débuter, honneur au champion : La Gantoise avec 49 points. Peu de gens imaginaient voir l’équipe emmenée par Hein Vanhaezebrouck aller au bout et offrir à la ville de Gand son tout premier titre en Jupiler Pro League. Mais, le coach a réussi à former une équipe sans stars en misant sur un collectif paré à toute épreuve. Avec des joueurs comme Sven Kums, buteur jeudi lors de la victoire décisive face au standard, en véritable métronome et un pivot comme Laurent Depoitre qui, n’en déplaise à certains « journalistes », s’est affirmé comme l’un des meilleurs attaquants de Belgique. Le match référence lors de la phase retour est ce superbe affrontement proposé par les Gantois à Bruges lors de la 8ème journée. Avant la rencontre, les Buffalos possédaient 2 points de plus que leur adversaire et les 2 formations ont peut-être offert la plus belle rencontre de cette fin de saison. Des occasions à la pelle, jusqu'au but de Benito Raman à la 87ème minute anéantissant tout espoir de titre pour les brugeois et un score final de 2-3. Le boulot devait se finir jeudi en battant le Standard pour ne pas affronter Anderlecht dans une finale à la dernière journée. Les Buffalos l’ont fait de manière autoritaire (2-0) et se sont assurés une fête bien méritée. Deux ans après la construction de son nouveau stade et une absence tout aussi longue en P-O 1,le club d'Yvan De Witte est revenu plus fort et a proposé un football extrêmement plaisant. J’en veux pour preuve que l’équipe a gagné plus de matches à l’extérieur dans ces P-O (3) que les 5 autres équipes réunies (2). Ce club pourrait s’inscrire durablement dans le paysage du foot belge. Les Gantois sont directement qualifiés pour la phase de groupe en ligue des champions, comptons sur Hein pour créer une équipe capable de résister aux plus grands.

Bruges trop court, Anderlecht absent

Second, malgré une saison riche en émotions, se classe le FC Bruges. Leader de la 16ème journée à la 36ème, les brugeois ont complètement craqué sur cette fin de saison. Présents sur les 3 tableaux et 63 matches disputés, les hommes de Michel Preud’homme ont montré un superbe visage en Europe (quart de finale en Europa League) et en Coupe de Belgique ( vainqueur face à Anderlecht). Mais, ces P-O étaient de trop pour leur saison. Menés lors des 8 premières rencontres, les Blauw en Zwart n’ont plus su répondre mentalement ni physiquement. Défaits consécutivement au Standard (1-0), à Anderlecht (3-1) et face à La Gantoise (2-3). Le club brugeois a perdu son leadership et après ce dernier choc, Preud’homme est ses hommes semblaient complètement dépités ne pensant même plus à la seconde place.

Malgré tout, les Gazelles ont quand même fini par l’accrocher avec un goût amer avec un total de 47 points. Cela ne doit pas empêcher les supporters d’être fiers de ce que leur club a proposé durant la saison entière, que ce soit en Jupiler Pro League ou en Europa League. Cela faisait quand même 8 ans que le FC Bruges n’avait plus gagné un titre. Il n'en reste pas moins que depuis 2005, le championnat leur échappe et pour un club de cette envergure, une telle disette est inadmissible !!

En 3ème place et 46 points, on retrouve le grand Anderlecht. Ce n’est que la deuxième fois en 10 ans que les bruxellois ne finissent pas aux 2 premières places (la dernière fois date 2011). Après 3 titres consécutifs, dont le dernier miraculeux, le club de la capitale est complètement passé à côté de sa saison. L'équipe g n’a jamais confirmé son statut de plus grand club belge (33 titres soit 20 de plus que le second, Bruges). La jeune génération a soufflé le chaud et le froid en montrant un superbe visage en Coupes de Belgique et d’Europe (ce 3-3 à Arsenal après avoir été mené 3-0 et l’élimination injuste face au Dynamo Moscou), en étant ridicule face au Standard ou les 2 dans l'épisode Brugeois. Leurs 2 meilleurs matches dans ces P-O se sont soldés par des défaites (2-1 à Bruges et à La Gantoise) et le dernier déplacement a encore montré les failles. Second au coup d’envoi à Courtrai avant la 9ème journée, les Anderlechtois vont gaspiller un avantage de 2 buts en fin de match (score final 2-2). Après la rencontre, Anthony Vanden Borre et Silvio Proto vont régler leur compte avec certains coéquipiers en les accusant de plus parler que de jouer au foot. La victoire d'hier face au champion gantois est anecdotique et la direction va devoir se poser les bonnes questions. Vendre des joueurs (Mitrovic?Praet?), se remettre en question niveau recrutement (Marko Marin et Rolando n’ont absolument rien apporté au RSCA ni au championnat). Les Mauves ne peuvent pas se permettre de faire une seconde saison du même niveau et de gros changements sont à prévoir.

Bataille Standard-Charleroi pour l'Europe

Le Standard a sauvé ce qui était possible en terminant derrière le trio de tête. Les liégeois ont pris 12 points sur 15 à domicile mais, les principautaires n’ont en revanche engrangé qu’une toute petite unité loin de ses bases. Les supporters peuvent être déçus que le visage de leur équipe n’ait pas été constant lors de ces 10 matches. Intraitable face à Anderlecht (3-1), Bruges (1-0) ou encore Courtrai (4-0), maladroit face à Charleroi (défaite 1-0), jusqu’à être inexistant à Courtrai (3-1) ou Gand lors de la 9ème journée (2-0). Une des rares satisfactions pour les Rouches, est le fait de ne pas avoir été battus par l’ennemi mauve. La dernière journée avait tout d’une finale rêvée, le Standard 4ème avait un point d’avance sur Charleroi et cette affiche wallonne permettait l'accès au 3ème tour préliminaire de l’Europa League. Le RSCL n’aura jamais été mis en difficulté et gagne ce match 2-0 avec un Carcela déroutant et inarrêtable (sûrement le meilleur joueur du championnat quand il est au top de sa forme). Les liégeois finissent avec un total de 40 points et certains regrets quant à la qualité présente dans le noyau. Le président Duchatelet, toujours mal aimé en tribunes, pourrait vendre le club cet été. L'entraineur José Riga ne reste pas à la tête de l’équipe et certains cadres sont en partance (Van Damme, Bia, De Camargo). Les prochaines semaines seront, comme toujours en bord de Meuse, très chaudes et indécises.

Deuxième club wallon, Charleroi se classe en 5ème position. Les Carolos participaient pour le première fois à ces P-O et n’ont pas déçu, excepté les 2 matches face à Anderlecht . En battant les Standarmen lors de la 4ème journée, les hommes de Felice Mazzu se plaçaient premier club wallon en Belgique. Malheureusement, des résultats décevants sont venus ramener Kebano et cie sur terre. Dominateur à Gand lors de la 7ème journée mais concédant le nul (1-1), bis repetita face à Bruges lors de la 9ème journée (battus 2-3). Charleroi a laissé son pire ennemi revenir dans le coup et les précéder de 4 points au classement. La saison est totalement réussie car l’équipe de Medhi Bayat(?) visait le top 6 pour la saison prochaine. Malgré tout, les Zèbres n’ont pas fini la saison et ont toujours une chance de participer aux tours préliminaires de l’Europa League. Cela se jouera jeudi et dimanche face au vainqueur des P-O 2 : Malines. Ce qui est sûr c’est que Mazzu a créé un groupe solide capable de rivaliser avec les plus grands clubs et une bonne base pour le futur. De la bouche de Medhi Bayat, le prochain objectif sera de gagner un premier trophée avec la Coupe de Belgique.

Dernier de ce classement avec 34 poits, le KV Courtrai. L’équipe emmenée par le duo Santini-Chevalier a de nouveau prouvé qu’elle était difficilement manœuvrable à domicile (une seule défaite). Pour ce qui est des déplacements, zéro pointé! Avec des défaites 5-2 à Charleroi, 5-1 à Anderlecht ou encore 4-0 au standard, les courtraisiens n’auraient pu revendiquer plus. La fin de saison était un peu en roue libre avec des informations liées au départ du coach Yves Vanderhaeghe à Ostende. Ces révélations concernaient le rachat du club par des investisseurs étrangers. Encore beaucoup d’inconnues en espérant que l’identité du club ne changera pas et restera familiale.

Quelle saison !!! On peut être pour ou contre les play-off (j’y suis totalement opposé) mais le fait est que le suspense est intense jusqu’à la dernière journée et tout se joue jusqu’au bout. Peu de ligues peuvent se targuer d’avoir un championnat aussi ouvert avec 3-4 équipes pouvant lutter pour le titre. Cette année le niveau des matches était élevé et on a pu en savourer chaque instant. Si les équipes veulent briller sur la scène européenne, ce mini-championnat semble le meilleur moyen de se perfectionner.

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