Des débuts prometteurs

Paolo Di Canio ne fait jamais les choses à moitié. On connaît le personnage arrogant à l'idéologie peu défendable et il n'aura une nouvelle fois pas déçu durant les presque six mois qu'il aura passé du côté de Sunderland. Arrivé en remplacement de Martin O'Neill le 31 mars dernier, sa nomination avait déjà provoqué la stupeur et la colère de tous. En effet, le vice-président du club, David Miliband, avait présenté sa démission avec l'arrivée de l’entraîneur italien, un homme clairement extrémiste qui a laissé son empreinte dans l'histoire pour des signaux fascistes répétés sur les pelouses italiennes. Mais rapidement, il avait réussi à mettre tout le monde d'accord. En deux mois, il a permis à Sunderland de se maintenir alors que la situation était loin d'être idyllique à son arrivée. Grâce à ça, il a acquis une certaine légitimité. C'est à partir de là que les problèmes ont commencé.

De héros à zéro

Malgré un recrutement clinquant sur le papier (Giaccherini, Diakité, Ki, Borini...), il va réussir à se mettre le vestiaire à dos. Tout d'abord, il va imposer dès la reprise un programme stakhanoviste avant de fixer des règles tyranniques dans son vestiaire. Ainsi, les téléphones portables ont été prohibés du vestiaire des Black Cats comme il le déclara lui-même le mois dernier : « Si un joueur arrive au vestiaire avec un portable, même dans son sac, je le jetterai dans la Mer du Nord. Ils sont interdits. » Une règle parmi d'autres qui n'est pas vraiment du goût de tout le monde. Mais ce qui a aussi contribué à le discréditer, c'est la façon dont il a traité ses joueurs. Lors du naufrage des siens sur la pelouse du faible promu Crystal Palace (défaite 3-1), son capitaine John O'Shea s'est fait expulser. Au lieu de défendre son joueur, il va au contraire l'incendier : « Notre leader n'a pas agit comme il aurait dû. […] C'est triste et inacceptable. » Di Canio ne fait jamais les choses à moitié et l'avait prouvé dans la foulée en taillant d'autres joueurs (Dong et Wickham) de son effectif : « Ils peuvent bien mieux conserver le ballon s'ils utilisent leur cerveau. En ce moment, ils sont vides. »

 

Fragilisé en plus par des résultats décevants, c'est un ancien joueur de la maison qui va crucifier Di Canio. Viré de Sunderland par le coach italien pour avoir été un peu trop éméché un soir, Stéphane Sessegnon a pris sa revanche ce week-end en participant activement au succès de WBA en marquant un but et en délivrant une passe décisive. Le pavé de trop dans la mare de l'Italien. Se prendre 3-0 c'est dur. Mais ça l'est encore plus quand l'homme du match est un mec que vous avez viré par la petite porte quelques semaines auparavant. Malgré son explication surréaliste avec les supporters à la fin du match qui lui vaudra quelques applaudissements, son sort était déjà jeté. Le lendemain, le club annonçait son limogeage et la nomination provisoire de Kevin Ball, ancien adjoint et homme de confiance du club depuis de nombreuses années. Sessegnon like this tandis que la technologie va pouvoir revenir dans le vestiaire des Black Cats. Pour Di Canio, cette aventure n'a pas fait du bien à sa réputation et pour retrouver un club, la mission ne sera pas facile mais il ne faut pas l'enterrer trop vite. On peut être sur qu'il reviendra.