Opposé à son voisin des banlieues pauvres, le Rayo Vallecano, le Real Madrid s’est offert un nouveau derby madrilène, dans la douleur. Vacillant derrière, le club du Roi a pu compter sur ses stars pour éviter la rechute.

« Asi, asi, asi gana el Madrid »
Il n’aura pas fallu plus de deux minutes aux hommes de Carlo Ancelotti pour poser les bases. Lancé à pleine vitesse, Cristiano Ronaldo humilie son défenseur direct d’un petit-pont avant de terminer le travail, 1-0. Parfaitement lancé, rien ne semble pourvoir arrêter un Real fort de sa victoire ce mercredi face à Séville, 7-3. Mais les fougueux prolétaires du Rayo voient les choses autrement, poussés par un Vallecas en feu. Les hourras de l’antre des Rojiblancos donnent des ailes aux leurs jusqu’à ce qu’ils pensent être récompensés, à la 28e minute de jeu, quand Falqué trouve le chemin des filets. Une égalisation que l’arbitre leur refuse car, avant de faire se lever le stade, la frappe du joueur a heurté Viera, son partenaire, situé en position de hors-jeu. Les supporters rouges et blancs n’ont même pas le temps de contester que la maison blanche part en contre. Bien lancé sur son côté droit, Gareth Bale adresse un centre chirurgical à Karim Benzema qui double la mise d’une tête bien placée. 2-0. Les « Asi, asi, asi gana el Madrid » dévalent les travées du Vallecas en contestation. Un Rayo Vallecano dominateur (68% de possession de balle) rentre aux vestiaires, mené par son bruyant voisin madrilène, réaliste

« Pauvres avec de l’orgueil. »
À peine revenus sur le pré, les merengues font lever leurs supporteurs une troisième fois. Gareth Bale s’amuse avec son défenseur avant d’offrir à Cristiano Ronaldo, sur un plateau, le 3-0. La maison blanche se pense alors solide comme jamais et se repose sur ses lauriers. « Pauvres avec de l’orgueil. » Tel est le message affiché en début de match par les supporteurs de Rayo, la formule est parfaite. Au pied de la montagne, les locaux se libèrent et mettent le feu dans la défense du Real. Viera et Lass font des étincelles et les quelque 11 000 grunges s’enflamment. La Rayo se met à réciter son football quand le Real Madrid balbutie le sien. Pepe puis Marcelo se mettent à la faute dans leur surface et offrent deux pénaltys que Viera se fera un plaisir de transformer. Fébrile, l’arrière-garde du club aux neuf ligues des champions inquiète ses supporteurs et donne de la force aux 11 guerriers du Rayo déterminés à faire trébucher l’ogre madrilène. Les 20 dernières minutes se résument à une domination totale de Vallecano qui pallie le manque de force en redoublant de courage. Le Real Madrid évite la chute grâce à son ange-gardien, Diego Lopez et ses poteaux. La clémence de l’arbitre permettra à Carvajal de terminer la rencontre sur le pré. Malgré les poussées des locaux, le Real s’impose et récolte les trois points pendant que le Rayo Vallecano récolte les honneurs.

Par P-N.B