Retour sur la 37e journée de Serie A et la fin de saison qui approche à grands pas. Alors que tout est joué dans le fond du classement, les batailles Européennes se font de plus en plus rudes. Retour sur les doublés d'El Shaarawy, le bilan de Sinisa ou la défaite du Napoli.

Un derby, ça ne se joue pas, ça se gagne. C’est sûrement ce que retiendront les partisans de l’AS Roma au soir de cette journée décisive dans la lutte pour la Champions League. Face au rival éternel Laziale, il s’agissait là d’une finale pour la seconde place, directement qualificative pour la C1. L’ambiance durant l’avant match n’échappe aux précédents derbys, intimidation, drame (2 blessés tifosi de la Roma) et tifo de toute beauté de la part de la Curva Nord, celle de la Sud protestera comme elle l’affichera sur une banderole après quelques minutes de jeu. La première période est plutôt sans saveur pourtant, personne n’ose vraiment faire le premier pas. La Lazio tente davantage mais les Giallorossi sont bien en place, sans pour autant apporter un quelconque danger sur la cage de Marchetti, Totti est effacé et esseulé sur le front de l’attaque. Les 45 dernières minutes démarrent un peu mieux mais tout se jouera dans les 20 restantes.

Le derby se débloque brutalement, Ibarbo entré à la place de Totti centre en retrait pour Juan Iturbe qui jaillit devant Basta, 0-1. 232 jours après son dernier but, Iturbe rentabilise le coût de son transfert sur une action. Mais dans la foulée, c’est un autre joker qui fait la différence. Felipe Anderson vise le second poteau de De Sanctis, Klose est trouvé et remise sur Djordjevic, entré cinq minutes plus tôt ! Enfin, 85e, Miralem Pjanic sur coup-franc met Yanga-Mbiwa sur orbite pour le but de la victoire, 1-2. La tête du Français trompe Marchetti grâce à un rebond, match plein de l’ex-Montpelliérain et 10e passe décisive pour Pjanic, les ex de Ligue 1 se frottent les mains.

La Louve serre les dents durant les minutes restantes, l’objectif est atteint, la Roma finit officiellement seconde de cette Serie A 2014-2015. Place de dauphin célébrée comme un titre après le coup de sifflet final par l’ensemble des joueurs sous la Curva Sud. Si le spectacle et les résultats sont plus que laborieux depuis de très nombreuses semaines, l’ASR assure l’essentiel lors du match fatidique : mission Champions League accomplie.

Puisque la marche vers la finale de l’Europa League a été trop haute à franchir, la Fiorentina avait pour mission d’arracher une nouvelle place en Europe, si possible la cinquième de Serie A. Et les 4 défaites consécutives en championnat début printemps semble assez lointaines, une nouvelle série est désormais en cours, celle des 4 victoires d’affilée. Cesena, Empoli, Parme et puis Palerme ce dimanche. Tout commença avec Ilicic évidemment, frappe monstrueuse du Slovène pour mener une première fois en Sicile. Si Jajalo permet à Palerme de revenir à hauteur quelques minutes plus tard, c’est Alberto Gilardino qui dévie astucieusement la frappe de Mati Fernandez pour le 1-2. En seconde période, Rigoni recolle au score avant le troisième et dernier but de la Fiorentina, il est signé de l’Espagnol Marcos Alonso à un quart d’heure du terme suite à une remise parfaite de Gilardino. Victoire méritée des hommes de Montella qui logeait pour l’avant-dernière fois sur le banc de la Fio. Quatrième fois d’affilée que ses hommes inscrivent trois buts dans le même match, un peu tard dans la saison pour faire parler le réalisme devant le but adverse. La réception du Chievo lors de la prochaine journée sera forcément capitale pour valider cette 5e place, toujours à portée du Genoa.

Un autre match sans enjeu avait lieu ce dimanche avec un duel de futures équipes de Serie B, Cagliari se rendait à Cesena. Rencontre équilibrée qui aura finalement vu la victoire des Sardes à la dernière minute avec le 8e but de la saison pour Marco Sau, 0-1. L’attaquant de poche finira par tromper Agliardi, auteur d’une bonne prestation dans la cage de Cesena. Outre cela, c’est surtout les regrets que pourront nourrir les tifosi Sardes suite à sa piètre saison où Cagliari avait tout de même les armes pour se maintenir dans l’élite.

Certains pointeront du doigt Zeman, sur le banc en début de saison, viré puis repris à la fin de l’hiver pour pas grand-chose au final. Si les descentes de Parme par ses déboires sur le plan financier et Cesena, par son niveau sur le terrain semblent malheureusement logiques, on attendait mieux du Casteddu. Plus qu’une rencontre à jouer devant leurs fans et on saluera Cagliari car ce n’est sûrement qu’un au revoir.

La Juventus à la fête, le champagne au frais, la tête à la Champions League et une équipe particulièrement remaniée, le Napoli avait tout de même quelques possibilités pour faire quelque chose au Juventus Stadium, seulement trois jours après le sacré de la Vieille Dame en finale de Coupe d’Italie. Benitez n’était pas là pour plaisanter, à la base. Joueurs-type sur toutes les lignes, les Partenopei venaient jouer leur fin de saison à Turin, ils seront finalement repartis avec la queue entre les jambes. Rien au niveau du contenu lors des 45 premières minutes, le Napoli est battu dans tellement de compartiments, la Juve a l’impression de jouer un habitué du ventre mou en cette fin d’après-midi. Même le gamin de 18 ans, Coman, se balade dans la défense Napolitaine avant de servir majestueusement Roberto Pereyra, 1-0, 13 minutes de jeu. Heureusement pour le Napoli, le début de seconde période sera meilleur, la main d’Asamoah offre un penalty et une chance tombée du ciel de pouvoir égaliser.

Alors Insigne le loupe puisqu’il bute sur Buffon mais David Lopez a bien suivi et inscrit le 1-1. 150e but de Naples face à la Juventus, le premier au JS. Et ça n’ira pas plus loin, Buffon sort les tirs comme des petits pains et la sentence tombe de l’autre côté de la pelouse. Tel un neuf de grand classe, Sturaro se joue de la défense Azzurra et massacre Andujar, 2-1. Pour finir, c’est le génie qui Britos ira répondre à Morata d’un coup de boule pas vraiment autorisé par les lois du football. Carton rouge pour l’Uruguayen et penalty transformé par Simone Pepe dans le temps additionnel : 3-1. Fête totale pour les Bianconeri qui s’empresseront de communier avec leurs tifosi, remise du trophée un petit peu plus tard dans la soirée, Turin était une nouvelle fois en fête.

En revanche, le flop revient de droit au Napoli, condamné à une modeste quatrième place synonyme d’Europa League. Le projet Benitez au fond du trou, le nom du technicien Espagnol est déjà évoqué dans d’autres clubs très sérieux. Pour ce qui est des éventuels transferts et d’un nouvel entraîneur, on aura le temps d’y revenir. En attendant, si l’on met de côté la Supercoupe d’Italie lors du précédent hiver, la saison 2014-2015 est à oublier pour les Partenopei.

Seizième défaite de la saison, l’Udinese finit tant bien que mal l’année par une nouvelle déconvenue pour sa dernière à domicile. Face à Sassuolo, les hommes de Stramaccioni auront pourtant dominé les 90 minutes mais sans parvenir à faire trembler les filets d’un Consigli en forme. Peu de rythme en première période, il faudra attendre l’entrée d’Antonio Di Natale pour que ça s’agite un peu du côté de l’Udinese (comme trop de fois). Mais pour ce qui aura peut-être été sa dernière au Stadio Friuli, Toto n’aura pas pu sauver les siens, comme bien souvent cette saison. Une frappe lointaine de Magnanelli viendra sceller le sort du match à la 70e, victoire de Sassuolo 0-1. 10e défaite en championnat de l’année 2015, l’Udinese est 16e avant de se rendre à Cagliari dimanche prochaine. Une place qui reflète très bien cette saison ratée.

Ni vraiment un top, ni vraiment un flop, le Chievo Atalanta comptait pour du beurre et il s’est terminé sur un 1-1 relativement logique. L’inaltérable Sergio Pellissier avait répondu à Alejandro Gomez, un Chievo bien meilleur en seconde mi-temps, toujours très délicat à battre. Bergame, maintenu récemment a pu jouer sans le frein à main et tentera de bien finir cette saison qui aurait pu très mal se finir, ça sera à domicile face au Milan pour une belle fête au Stadio Atleti Azzurri d'Italia.

Le Genoa avait pris rendez-vous avec l’Europe devant ses tifosi samedi soir, le rendez-vous n’a pas été loupé. Face à eux, l’Inter Milan, un adversaire direct pour l’Europa League et l’occasion rêvée pour stopper définitivement les Interistes dans cette lutte. Les hommes de Gasperini, ex-entraîneur de l’équipe lombarde, vont se montrer à la hauteur des supporters massés au Marassi, une nouvelle fois très chauds. Pourtant, c’est bien l’Inter qui va prendre l’avantage en début de partie grâce à Icardi en deux temps pour le 1-0. Pas le temps de tergiverser pour les locaux puisque Pavoletti, d’un joli volte-face, envoie une frappe placée qui trompe Handanovic cinq minutes plus tard, 1-1. Malheureusement pour le Genoa, tout est refaire dans la foulée. L’ex de la maison, Rodrigo Palacio marque le second but de l’Inter suite à un contre, l’Argentin ne célèbrera pas son but, 1-2.

Le match est vivant et extrêmement vivant, Pavoletti sera tout près du doublé, la barre transversale en décidera autrement, tout comme Icardi qui verra son but refusé pour hors-jeu. La première mi-temps se terminera de belle manière pour le Griffon qui parviendra à égaliser suite à une nouvelle approximation de la défense Nerazzurra, incompréhension entre Ranocchia et Handanovic, le Belge Maxime Lestienne en profite et remet à flot son équipe, 2-2. Match fantastique à tous les coins, occasions et but, rythme et ambiance, la fièvre du samedi soir à Gênes. Si la suite est un tout petit peu plus monotone, les 20 minutes de la rencontre seront chaudes à tous les étages. L’Inter laisse sûrement passer sa chance à plusieurs reprises, Hernanes et Icardi notamment, ce sont les Rossoblu qui vont clore le spectacle. Sur coup-franc, Edenilson travaille bien le ballon pour la tête de Kucka dans la surface, plus haut que tout le monde, le Slovaque inscrit le but de la victoire alors qu’on jouait la 89e minute, 3-2.

Succès déterminant avant l’ultime journée, le Genoa met l’Inter à sept points et pointe à la 6e place. Notons la forme de ces joueurs avec 5 succès sur les 6 derniers matchs, un vrai sprint final pour décrocher l’Europe. Surtout après le déplacement à Sassuolo qui n’a plus rien à jouer depuis longtemps, la saison pourrait se finir merveilleusement bien. Avec le temps, les départs de Sturaro, Matri et d’Antonelli ont été comblés et un joueur comme Iago Falque a pu éclore en devenant la révélation 2015. De même pour Pavoletti qui est l’homme-clé de ce printemps, lui qui a inscrit 5 buts sur les 6 dernières parties du Genoa alors qu’il n’en avait inscrit qu’un seul durant la majeure partie de la saison.

Sans parler d’Andrea Bertolacci, le tôlier du milieu de terrain, de l’équipe au four et au moulin pendant 90 minutes et passeur décisif sur la première réalisation du Griffon ce soir-là. Un collectif bien huilé par Gasperini qui a su trouver son second souffle en inscrivant 31 points lors de cette seconde partie de saison (28 lors de la première). Une finale à Sassuolo lors du prochain week-end et le Genoa pourra légitiment aspirer à l’Europa League, à condition évidemment, que tout soit résolu au niveau de la licence UEFA d’ici là.

Il avait déjà été l’homme du week-end il y a quelques mois, on ne pouvait pas passer à côté de lui ce dimanche, Luca Toni a une nouvelle fois fait parler sa classe intergénérationnelle. Verone se déplaçait sur le terrain de Parme pour la dernière des Croaciati à domicile en Serie A. La fête avait idéalement commencé pour les Parmesans puisque Nocerino ouvre le score dès la 21e, Silvestre Varela fait de même pour son second but en Italie, 2-0 à la 36e. C’en est trop pour Mandorlini et pour son géant qui se réveillera juste avant la mi-temps. Centre d’Agostini en direction de la surface, le merveilleux jeu de tête de Toni finira le travail, Mirante est battu, 2-1. S’il aura l’occasion en début de seconde période, il faudra finalement attendra la fin de la partie et la main de Feddal dans la surface pour le penalty du match nul.

Luca démonte la lucarne d’Antonio Mirante, 2-2. Score final pour le Hellas en poste à une solide 13e place au soir de cette avant-dernière journée. En termes de chiffres, on retiendra surtout le doublé de Luca Toni, ses 20e et 21e de la saison en championnat. La barre des 20 buts, c’est la 6e fois de sa carrière que le grand Luca la franchit après Palerme (deux fois), le Bayern, la Fiorentina et avec l’Hellas la saison dernière. Et cette année, le natif de Pavullo nel Frignano est en tête du classement des buteurs à 90 minutes du terme de l’exercice 2014-2015. A 38 ans tout juste ce 26 mai. Soit tout de même 16 ans de plus que celui qui le précède au classement, Mauro Icardi, une génération d’écart. A 20 buts également, on retrouve Carlos Tevez et ce dimanche, c’est un Verone – Juventus qui se profile pour un choc de Bomber. Luca Toni à propos de ce « duel » :

« Ce dimanche, nous allons jouer notre dernier match à domicile face à l’équipe la plus forte du pays, peut-être même d’Europe, mais nous voulons bien terminer cette belle saison. Pour ce qui est du duel avec Tevez, je le jouerai calmement et sereinement, ça serait une grande satisfaction pour moi de gagner. Je remercie également mes coéquipiers sans qui, je n’aurais jamais pu mettre ces 21 buts. »

Résultat la semaine prochaine pour savoir si cette légende vivante parviendra à remporter ce classement. Avec 150 buts en Serie A, une nouvelle saison de haut niveau, on ne pourra de toute façon qu’applaudir Luca qui est l’attaquant trentenaire qui a le plus joué cette saison, assez loin devant Quagliarella et Maccarone. Forcément champions dans nos cœurs.

Le Milan n’avait plus rien à jouer depuis des semaines et le Toro venait tout juste de dire adieu à l’Europe, alors si on n’attendait pas grand-chose de cette confrontation, on ne pouvait être que surpris du supposé spectacle proposé. Et on l’a été. Surtout par ce jeune joueur positionné en attaque dans le 4-3-3 d’Inzaghi, ce talent auteur de 68 minutes pleines pour un doublé. Après ses nouvelles blessures qui l’ont écarté des terrains encore de longs mois cette saison, on oubliait presque Stephan El Shaarawy, grand acteur de la victoire Milanaise sur le Torino. Le but du week-end, c’est lui. Grand contrôle et finition de choix pour battre Padelli sur le premier but puis une – deux parfait avec Van Ginkel pour le 3-0. Entre temps, c’est Pazzini qui a signé le 2-0 et son 100e but en Serie A par la même occasion. Inzaghi aura même l’audace de faire enfin entrer une jeune pépite de la Primavera du club : Alessandro Mastalli (classe 1996). Entre retour, record et nouveauté, le Milan aura finalement séduit pour sa dernière à San Siro.

Le doublé d’El Shaarawy :

Un match très compliqué à négocier pour la Sampdoria. Sur le terrain d’Empoli, la Samp a été menée pendant 91 minutes avant que le messie nommé Samuel Eto’o ne sauve la mise. Match nul 1-1, pas vraiment de quoi se réjouir pour les Blucerchiati, surtout au vu des autres résultats. Après le match, c’est Monsieur Siniša Mihajlović qui fait le point :

« Je ne montre jamais d’émotions sur un but, j’essaye d’être le plus calme possible et de le transmettre à mes joueurs. En première période, nous avons beaucoup souffert à cause d’Empoli qui a très bien joué. Lorsqu’ils ont baissé en rythme, nous avons enfin pu sortir de notre coquille, ce fut un match difficile. L’Empoli a été très fort toute la saison sur ses terres en battant des adversaires supposés plus forts. Bravo à cette équipe, on aurait dû mieux faire de notre côté. Nous devons gagner notre dernier match et ça sera loin d’être facile. Le Genoa ? Je ne peux que les féliciter parce qu’ils méritent, ça serait une bien piètre performance que de souhaiter du mal des autres. Quoi qu’il en soit, nous avons fait de notre mieux, il ne faut pas oublier tout ce que nous avons produit durant tout le championnat. Cependant, dans d’autres circonstances, il nous a manqué un peu de méchanceté sur le terrain. Mon futur ? Comme je le dis toujours, le prochain match est contre Parme après on verra tout cela, mais il n’y a aucun problème. »

1 - Juventus (86 points)
2 - Roma (70 points)
3 - Lazio (66 points)
4 - Naples (63 points)
5 - Fiorentina (61 points)
6 - Genoa (59 points)
7 - Sampdoria (55 points)
8 - Inter (52 points)
9 - Torino (51 points)
10 - Milan (49 points)
11 - Palerme (46 points)
12 - Sassuolo (46 points)
13 - Verone (45 points)
14 - Chievo (43 points)
15 - Empoli (42 points)
16 - Udinese (41 points)
17 - Atalanta (37 points)
18 - Cagliari (31 points)
19 - Cesena (24 points)
20 - Parme (18 points)

Dimanche 31 mai

Atalanta - Milan (20h45)
Cagliari - Udinese (20h45)
Fiorentina - Chievo (20h45)
Verone - Juventus (20h45)
Inter - Empoli (20h45)
Naples - Lazio (20h45)
Rome - Palerme (20h45)
Sampdoria - Parme (20h45)
Sassuolo - Genoa (20h45)
Torino - Cesena (20h45)

Crédits : ANSA / Repubblica