Pensez-vous que le PSG est une vraie équipe ? Ou, au contraire, simplement une constellation de stars ?

Borja Cabrera : Je pense que le PSG est une équipe avec de grandes stars. Il y a de très bons joueurs comme Zlatan Ibrahimovic, Ezequiel Lavezzi et compagnie, qui sont associés à des joueurs de devoirs tels Christophe Jallet ou Blaise Matuidi.

Marc Vidal : C’est un groupe de stars qui est en train de construire une équipe. Paris utilise le modèle de Manchester City, mais bâtit mieux son projet car il planifie des choses pour améliorer l’équipe.

David Rodríguez : Je les vois plus comme un groupe de stars que comme une équipe solide. C’est l’alter ego de Manchester City, à la française.

"Le PSG est en train de se construire"

Joaquín Rueda : Oui, le PSG est vraiment un bon rival. Beaucoup d’argent a été investi pour atteindre au minimum les quarts de finale.

Albert Ballesteros : Carlo Ancelotti a construit une équipe à partir d’un groupe de stars. Je pense que le projet parisien est un de ceux qui sont à suivre pour les années à venir.

Pensez-vous que le PSG soit suffisamment armé pour poser des problèmes au Barça ?

B.C : C’est une équipe physique qui est très à l’aise sur les contres. Elle est dangereuse également sur coups de pied arrêtés. Ces deux aspects peuvent faire mal au Barça.

M.V : Tout peut se passer, mais le Barça est inarrêtable quand il est au meilleur de sa forme. Le PSG peut seulement défendre et essayer de contrer.

D.R : Oui. N’importe quelle équipe qui attend le Barça pour le prendre en contre avec des joueurs de qualité peut faire mal au club catalan. Avec les joueurs qui sont disponibles dans les rangs parisiens, le PSG peut le faire.

J.R : Paris a les armes, mais ça dépendra du visage que montrera le Barça mardi. S’il fournit une prestation similaire à celle contre Milan à San Siro, il y aura la place de faire un truc.

A.B : Oui. Le Barça souffre quand une équipe joue dans son dos, et les principaux atouts du Paris Saint-Germain (Lucas, Pastore, Lavezzi, Ibrahimovic et Ménez) sont parfaitement capables de le faire. Les longs ballons de Verrati et de Beckham seront aussi très utiles au PSG. Sur les phases arrêtées, les Parisiens sont plus forts que Barcelone.

La presse catalane a vu dans le comportement de Blaise Matuidi et Christophe Jallet lors de France-Espagne une façon de lancer les hostilités pour PSG-Barça. N'est-elle pas dans l'erreur ?

B.C : C’était quelque chose qui avait plus trait au match entre la France et l’Espagne qu’à cette rencontre de Ligue des Champions.

M.V : Aucune idée.

D.R : Aucun rapport entre les deux événements.

J.R : La presse catalane pourrait voir un complot dans l’anniversaire d’un enfant. Je ne vois aucun rapport entre France-Espagne et PSG-Barcelone. C’est trop tordu.

A.B : C’est une façon de chercher des problèmes là où il n’y en a pas. Cela arrive souvent dans les médias.

Comment avez-vous accueilli le fait que Zlatan ne soit pas suspendu au match aller, alors qu'il aurait dû l'être ?

B.C : Cela pimente le spectacle : du foot et un sentiment de revanche. C’est génial.

M.V : C’est étrange que l’UEFA lui ait pardonné. Elle n’avait jamais fait cela auparavant, même lorsque des cartons rouges controversés avaient été distribués (notamment Eric Abidal contre Chelsea).

D.R : Surprenant. L’UEFA ne revient généralement pas en arrière quand elle a pris une décision. Je ne m’attendais pas à ça.

"L'annulation de la suspension de Zlatan est surprenante"

J.R : Le fait que l’UEFA soit revenue sur sa decision est surprenant, et créé un précédent dangereux, étant donné que la sanction était réellement méritée. Le quart de finale sera plus attrayant avec Ibrahimovic dans les deux matchs, mais le revirement de l’UEFA n’est pas correct.

A.B : Personnellement, je trouve genial qu’Ibrahimovic participe aux deux matchs. Ce genre de matchs doit pouvoir faire la part belle aux meilleurs joueurs. Ce sera un duel magnifique.

Thiago Silva peut-il museler Lionel Messi ?

B.C : Cela dépend de Messi, comme toujours. S’il est en bonne forme, on ne pourra pas l’arrêter.

M.V : Personne ne peut arrêter Messi. Même un mélange de Beckenbauer, Maldini et Baresi ne serait pas capable de le faire.

D.R : Pas tout seul. Personne ne peut prendre en compte tout seul le marquage de Messi. L’organisation défensive sera la clé pour s’occuper de son cas.

"Même un mélange de Beckenbauer, Maldini et Baresi ne serait pas capable d'arrêter Messi"

J.R : Si Messi se montre sous son visage habituel, il n’y a rien à faire. Paris essaiera de défendre comme une équipe, pour l’annihiler.

A.B : Thiago Silva progresse beaucoup et c’est l’un des cinq meilleurs défenseurs du monde, mais cela dépend plus de Messi et les autres joueurs offensifs du Barça que de Thiago Silva.

En France, il y a eu un énorme engouement lorsque le tirage au sort nous a proposé cette affiche entre le PSG et le Barça. Est-ce qu'en Espagne aussi, en Catalogne plus précisément, on est impatient avant ce match ?

B.C : Il n’y a pas eu beaucoup d’attente. Après la victoire 4-0 contre le Milan AC, tout a été laissé au second plan. La trêve internationale n’a pas non plus aidé à créer une excitation autour de ce match.

M.V : Les choses sont différentes et doivent être mises en perspective. Le Barça joue les quarts et les demies de la C1 depuis dix ans… Donc ce genre de rencontre n’a plus de saveur si particulière pour les supporters, qui s’y sont habitués (même s’ils savent que c’est quand même quelque chose de grand). Le fait que le PSG ait moins l’habitude de se retrouver à ce stade de la compétition rend même cette rencontre moins attractive pour selon certains supporters.

D.R : Ici les gens voient en le Barça le favori logique de cette confrontation. Mais des choses comme la défaite à Milan peuvent arriver. Ce match aller, c’est du 50-50, et c’est tout ce qui compte.

"Ici, il n'y a pas autant d'engouement qu'en France"

J.R : La trêve internationale n’a pas contribué à developper une “atmosphère Ligue des Champions”. J’imagine que les attentes autour de ce match sont plus grandes en France qu’en Catalogne. Ici, l’ambiance et l’engouement grandiront selon le résultat du match aller au Parc des Princes.

A.B : Il est évident que la présence du Barça ou du Real dans une rencontre fait qu’un pays va se focaliser plus sur ce match-là que sur un autre, et la France ne déroge pas à cette règle. Il n’y a pas beaucoup d’attente ici, en raison des vacances et de la trêve internationale. D’autres sujets sont privilégiés dans la presse (la guéguerre entre Diego López et Iker Casillas pour le poste de gardien de but par exemple). Personne ne parle non plus de Galatasaray, et je pense que ce club mérite plus de reconnaissance.

Le PSG peut-il rivaliser dans le jeu de possession du ballon ? Ou pourra-t-il simplement jouer en contre-attaque ?

B.C : Je pense que les Parisiens vont essayer d’empêcher Barcelone de jouer en étoffant leur système défensif. Selon le match que livrera le Barça, la messe pourrait être dite dès le match aller à Paris.

M.V : Si la possession de ballon de Barcelone pouvait être aussi inutile et improductive qu’à Milan, le PSG aurait une chance… Mais si le Barça se montre sous son meilleur visage, il n’y aura pas grand-chose à faire pour les Français.

D.R : Je vois un match en configuration 70-30, en parlant de la possession de balle. L’important, je pense, sera de posséder le ballon dans la moitié de terrain parisienne, plutôt que faire tourner le ballon sans se rapprocher du but. La solution pour Paris sera d’attendre et d’exploiter les opportunités de contrer le Barça.

J.R : Non, la possession sera barcelonaise. A Paris d’utiliser ses armes.

A.B : Je pense que le PSG va changer son système de jeu, passant d’un 4-4-2 à un 4-3-3. Sortir Pastore ou Lucas vous prive d’un atout sur les contres, mais vous aide dans la bataille du milieu de terrain. Faire confiance à Chantôme (qui a le sens du sacrifice) ou Beckham (expérimenté et qui excelle sur les longs ballons) seraient les options les plus évidentes pour essayer de faire jeu égal avec le Barça au niveau de la possession, et les embêter dans l’entre-jeu.