De tous les scénarios possibles et envisageables, c’est bien le plus improbable qui s’est déroulé ce mercredi soir lors de l’opposition entre Wolfsburg et le Real Madrid. Largement donnés favoris dans cette confrontation qui, en effet, pouvait paraître déséquilibrée tant le niveau qui sépare les deux formations semble important, les Madrilènes ont été sèchement défaits en territoire allemand face à une équipe de Wolfsburg décomplexée et sûre d’elle. En signant cette victoire de prestige, les protégés de Dieter Hecking se sont offert la possibilité d’entrevoir les demi-finales de la Ligue des Champions. Mais il leur reste encore à défier l’ogre espagnol dans son antre du Santiago Bernabéu mardi prochain, et comme le célèbre joueur de la Maison blanche Juanito savait si bien le dire : « 90 minutes à Bernabéu, c’est vraiment très long ».

 

 

Une succession d’événements qui plombe le Real Madrid

        Pourtant tout allait parfaitement bien en ce début de quart de finale pour les Merengue, aussitôt impliqués et rigoureux dans leur manière d’organiser le jeu. Les joueurs du Real Madrid subtilisent en effet la possession du ballon et multiplient les échanges dans la moitié de terrain allemande grâce à une fluidité dans la transmission du ballon des plus encourageante. Bousculés par un pressing haut et dense, les Allemands se contentent de repousser les offensives adverses en essayant toutefois d’adresser des relances susceptibles d’être exploitées par leur avant-garde. Très rapidement et logiquement les joueurs de Zinédine Zidane font pression sur le but gardé par Diego Benaglio. Le portier suisse a d’ailleurs été contraint de s’incliner sur un but plein d’adresse de Cristiano Ronaldo consécutif à une passe lumineuse de Karim Benzema. Cependant, la réalisation de la star portugaise va être refusée par l’arbitre central pour une position de hors-jeu discutable du triple Ballon d’Or (2'). Peu de temps après, c’est au tour de Karim Benzema d’inquiéter Benaglio après s’être joué de Dante, cependant la frappe du pied gauche de l’attaquant français est déviée par le gardien (14').

Mais le véritable tourant de la rencontre, qui va être en défaveur du camp espagnol et même précipiter son naufrage collectif, c’est le penalty concédé par Casemiro pour une faute peu évidente sur André Schürrle. L’attaquant allemand, alors qu'il s’apprêtait à reprendre du pied gauche un centre en retrait, semble davantage s’être emmêlé les pieds lui-même plutôt que d’avoir été déstabilisé par le milieu de terrain brésilien du Real Madrid. Quoi qu’il en soit, Gianluca Rocchi n’a pas hésité un seul instant pour désigner le point de penalty. Au moment de frapper au but, Ricardo Rodriguez ne tremble pas et prend à contre-pied Keylor Navas, qui encaisse par la même occasion le tout premier but de sa carrière en Ligue des Champions après 738 minutes d’invincibilité.
Dès lors, les Merengue vont subitement perdre toute maîtrise dans cette confrontation, comme paralysés. La ligne défensive matérialise d’ailleurs à la perfection la passivité dont a été victime la formation espagnole après l'ouverture du score des Locaux. Auteur d’une prestation médiocre, Danilo n’a eu de cesse de se faire malmener par Draxler ou encore Schürrle. Pepe s’est également distingué par ses erreurs d’appréciation et son manque d’assurance. Offensivement, les Madrilènes ont été très discrets avec seulement quelques fulgurances d’un Cristiano Ronaldo bien isolé sur le front de l’attaque. La sortie sur blessure de Benzema, diminuée après une faute grossière de Naldo,  est également venue ternir un peu plus la difficile soirée du Real Madrid.

Karim Benzema a été contraint de céder sa place avant la mi-temps, visiblement touché au genou (photo : metronews.fr)
Karim Benzema a été contraint de céder sa place avant la mi-temps, visiblement touché au genou (photo : metronews.fr)

 

Wolfsburg, la qualité allemande à son paroxysme

        Si le géant espagnol est totalement passé à côté de son quart de finale, c’est aussi en raison de la prestation aboutie de Wolfsburg. Alors qu’il reconnaissait avec réalisme le statut d’outsider de son équipe, Dieter Hecking avait parallèlement assuré devant les médias que ses joueurs avaient les capacités et la volonté de bousculer le Real Madrid. 

Les Loups l’ont clairement démontré en se présentant sans aucun signe de complexité devant une équipe du Real Madrid peut-être trop sûre d’elle. Longtemps sevrée de ballons par son adversaire espagnol, la formation allemande s’est appuyée sur la vivacité de ses joueurs offensifs afin d’apporter le danger sur le but de Keylor Navas. Les contre-attaques explosives menées par Julian Draxler ou encore André Schürrle ont été sans doute la clé du succès de Wolfsburg. Les deux latéraux de la Nationalmannschaft se sont régalés face à Danilo et Marcelo, profitant de nombreux espaces laissés vides par une défense madrilène frileuse. Intenable sur le front de l’attaque, Draxler est d’ailleurs à l’origine du mouvement allemand ayant amené au second but des Locaux marqué par Maximilian Arnold (25'). Parallèlement, la défense compacte des Loups s’est montrée suffisamment solide pour contenir les quelques tentatives vaines des Merengue.

Quoi qu’il en soit Wolfsburg mérite amplement ce succès historique grâce à une performance collective aboutie. Le club allemand, actuellement huitième de Bundesliga, est plus que jamais proche d’une éventuelle participation en demi-finale, lui qui connaît actuellement sa toute première participation en quarts de finale de la compétition européenne. Wolfsburg sera-t-il la sensation de cette édition 2015-2016 de la Ligue des Champions ? Réponse le mardi 12 avril prochain.