Lors des qualifications, tout semblait déjà être à l’orage pour Marc Marquez. Absent sur la première ligne pour la première fois cette année, l’espagnol croyait pourtant à une nouvelle victoire. De son côté, Jorge Lorenzo avait décroché la pole position, et préparait les tifosis à un départ redoutable. Rossi avait quant à lui bien pris place en bon troisième derrière Andréa Ianonne. Le Doctor ne comptait pas s’arrêter là, et avait fini premier au Warm up, le matin de la course. Comme à Assen en 2013 : premier au Warm-up serait synonyme de victoire ?

C’est partit pour vingt-huit longs tours que les « fanas » ne sont pas prêt d’oublier. Jorge Lorenzo part comme une fusée avec un pneu avant dur, et creuse déjà l’écart suivi de Iannone. Rossi demeure troisième, Marc Marquez est déjà dans sa roue. L’Italien Andrea Iannone ne fera pas long feu au côté de ses trois redoutables adversaires. Le trio de tête se compose et prend à nouveau de l’avance. Le champion du monde en  titre tente un premier dépassement sur Valentino, qui le repasse aussitôt et se montre coriace. C’est au tour de l’enfant du pays de passer Lorenzo qui se croyait déjà sur la première marche du podium.

Coup de faiblesse du Majorquin, le numéro 46 et le 93 le passe et prennent de l’avance en à peine quelques virages. Il sera dur de remonter jusqu’à eux. Rossi est premier, le public italien est en folie, Marquez reste toujours dangereux aux yeux de tous. Le rythme s’accélère alors.

Dans le dixième tour, à dix-huit boucles de l’arrivée, le pilote Honda tente de raccrocher avec la Yamaha et la passer. En poussant trop sa moto, Marc Marquez glisse juste assez pour devenir hors-jeu. Pas d’égratignure, la moto est intact, il faut qu’elle redémarre pour se battre tout de même, le pilote ne veut pas que cette course lui fasse marquer un score nul. Avec l’aide des commissaires de piste, il reprend le guidon en bon vingtième et dernier.

Reste à Valentino Rossi de lutter face à son coéquipier Jorge Lorenzo, l’écart entre les pilotes varie chaque seconde. Lorenzo se rapproche puis s’éloigne, Rossi ne baisse pas les bras, rien n’est encore acquis.

Une autre question se pose, va-t-il demeurer troisième au classement général ? Cela dépendra de la bataille entre Pedrosa et Dovisiozo. Et justement les deux pilotes sont aux coudes à coudes. À cet instant précis, si Pedrosa passe la ligne d’arrivée devant le pilote Ducati, il comptabilisera deux-cents-quinze points face à deux-cents-quatorze pour Rossi, un seul point sépare les deux rivaux. En revanche si Dovisiozo prend la troisième place le Doctor prendra deux points d’avance. Verdict : la Ducati est belle et bien restée agrippée à la Honda. Mais ça ne suffisait pas ! Le numéro 26 vient donc compléter le podium. Marquez remonte tout de même à la quinzième position pour ajouter un point de plus à son compteur. Le choix de pneu de Jorge Lorenzo n’était pas le bon, lui qui était le seul à partir avec un pneu avant dur, il ne raccrochera jamais avec son coéquipier faute d’adhérence.

Valentino Rossi n’avait plus remporté à Misano, non loin de son village Tavullia, depuis 2009. Il devient aujourd’hui face à son public, toujours présent, le premier pilote moto gp à dépasser un total de cinq mille points sur l’ensemble de sa carrière. Fratelli d’italia retentit dans les oreilles et dans le cœur d’un peuple tout entier. Rossi embrasse son trophée frappé du numéro 58, qui rappel bien évidement Marco Simoncelli, pilote qui a laissé un grand vide de le monde de la moto depuis bientôt trois ans.

Marquez n’est pas invincible, il l’a prouvé aujourd’hui. Dans deux semaines, les pilotes se retrouveront une fois de plus sur le circuit d’Aragon pour disputer l’ultime manche avant le voyage outre-Atlantique. Et si le chouchou espagnol continuait à accumuler des erreurs, Rossi pourrait-il devenir une dixième fois le champion du monde tant attendu ?