Tu as réalisé ta meilleure saison depuis que tu es en Indy Car, en décrochant notamment ta 1ère victoire depuis 2007, les objectifs sont-ils atteints ?

Je dirais que le niveau des performances était au-delà de ce qu’on espérait, malheureusement on n’a pas eu la réussite escomptée. En sport auto c’est assez aléatoire, dès fois tout fonctionne et des fois rien ne fonctionne. Avec davantage de réussite on aurait pu gagner dès la deuxième course. Le point noir de notre saison ce sont les ovales.

La bagarre pour le titre est-elle envisageable dès l’année prochaine ? Peut-être est-ce un peu prématurée...

Cela risque d’être encore un peu juste pour se mêler à la bagarre finale l’année prochaine. On reste limité par rapport aux meilleurs mais on a fait un gros dégrossissage du boulot. Il y a quelques inconnues aussi il faudra voir si on arrive à s’adapter, on a encore du travail sur les ovales notamment. Encore une fois ça reste assez aléatoire, on verra si la réussite est avec nous.

Un retour en F1, ça fait partie de tes envies ?

Un retour en F1 ? Ah non ! Je ne l’envisage pas, déjà parce que ce n’est pas une possibilité vu la façon dont ça s’est terminée. Et puis parce que la F1 ça n’est pas pour moi, on demande au pilote de s’adapter à la voiture quelle qu’elle soit. Je le savais avant de prendre une volée en F1 mais quand on est venu me chercher, on m’a dit que c’était pour mon expérience. Avant que je signe j’avais posé mes conditions, et quand je suis arrivé ça a finalement été « shut up and drive ».

La voiture n’était pas compétitive ?

Si, avec Vettel par exemple la voiture était compétitive mais elle ne me convenait pas au niveau du style de pilotage. Simplement on ne pouvait rien y faire puisque ce n’est pas eux qui développaient la voiture. Ils m’ont dit qu’il m’appelait pour mon expérience mais finalement ils ne contrôlaient pas le développement de la voiture, c’est assez paradoxal...

Regrettes-tu ce passage de ta carrière ?

Non pas du tout ! En revanche, ne pas essayer aurait pu être un véritable regret. Là je suis allé au bout du truc, ça s’est très mal passé c’est clair, et ça restera un mauvais souvenir, mais J’ai le goût de l’aventure donc je suis allé jusqu’au bout.

Le moment charnière de ta carrière ? Ta rencontre avec Paul Newman peut être... (Directeur de l’écurie avec laquelle Sébastien Bourdais a été 4 fois champion de Champ Car)

Pas seulement la rencontre avec Paul, mais la chance que j’ai eu de courir pour l’équipe championne en titre avec des structures bien rodées et suffisamment d’argent. Aux Etats Unis, pour réussir, c’était le rêve éveillé.

Tu es revenu aux Etats-Unis depuis, envisages tu un retour en Europe ? Peut-être as-tu banni cette idée de ton esprit...

Non malheureusement tu ne peux pas partir dans cet état d’esprit. Aujourd’hui j’ai la chance d’être payé correctement aux Etats Unis. Chez Peugeot en endurance j’étais bien mais le jour où tout s’est arrêté il a fallu trouver une alternative. Ce sont les aléas du sport automobile. 

Propos recueillis par Quentin Migliarini

VAVEL Logo
About the author