Sur le papier une rencontre en demi-finale d'un Grand Chelem entre le cinquième mondial et le huitième mondial ne semble pas étonnant. Seulement depuis plusieurs années le "Big Four" emporte tout les titres sur son passage. Djokovic, Nadal, Federer et Murray ne laissent même pas les miettes aux autres membres du top 10. Ainsi Jo-Wilfried Tsonga n'a a son actif qu'une seule finale de Grand Chelem à l'Open d'Australie en 2008 tandis que David Ferrer n'a jamais atteint la moindre finale d'un tournoi de ce standing.

A 31 ans, l'Espagnol réalise une saison un peu spéciale puisqu'il a été très performant en début d'année en remportant le tournoi sur dur d'Auckland et en atteignant les 1/2 à l'Open d'Australie en profitant de son rang de tête de série n°4 en l'absence de Rafael Nadal. Comme à son habitude il est parti en Amérique du Sud et il a remporté son deuxième titre en deux mois à Buenos Aires. Il est passé proche du troisième en étant seulement battu par le revenant Nadal. Finaliste à Miami où il n'est battu que par Andy Murray au tie-break du troisième set, il semble avoir pris une nouvelle dimension après avoir remporté en fin d'année 2012 le Masters 1000 de Bercy une première pour lui dans un tournoi aussi relevé.

Voilà que débute la saison européenne de terre battue mais il va être rapidement refroidi en étant battu d'entrée à Barcelone par le Russe Dmitry Tursunov pourtant considéré comme allergique à la surface. Pour se relancer il obtient une invitation à Estoril et parvient à atteindre la finale où il se fait battre sèchement par le Suisse Wawrinka. Malheureux au tirage au sort il va affronter deux fois de suite en quart de finale Rafael Nadal dans les Masters 1000 de Madrid et de Rome et va échouer à deux reprises malgré des matchs accrochés.

Il arrive Porte d'Auteuil avec une confiance pas totalement à son apogée comme cela pouvait être le cas les années précédentes. Cependant cela ne lui a jamais souri puisqu'il n'a atteint les demi-finale qu'à une seule reprise l'an dernier et les quart à deux reprises. Impressionnant de facilité depuis le début de la quinzaine, il n'a pas perdu le moindre set alors qu'il a du affronter de très bons spécialistes de terre-battue comme ses compatriotes Tommy Robredo et Albert Montanes ou encore le grand serveur Kevin Anderson.

 

De son côté Jo-Wilfried Tsonga réalise une bonne saison digne d'un top 10 mais sans résultats notables. Il a tout de même remporté un titre à Marseille en début d'année et a atteint les 1/4 à l'Open d'Australie en étant battu par Roger Federer en cinq manches. Tout comme Ferrer il n'est pas arrivé à Roland dans les meilleures conditions puisque sa saison sur terre battue est assez terne. Il a pour principal fait d'arme une demi-finale à Monte-Carlo où il a réussi à tenir tête à Rafael Nadal sans toutefois l'inquiéter véritablement. Il a aussi à mettre à son actif quelques contre-performances comme à Rome où il a été battu par le géant polonais Jerzy Janowicz lors de son entrée en lice.

Seulement le Tsonga que l'on voit sur les courts depuis le début de la quinzaine n'est plus le même que celui que l'on voyait il y a encore ces dernières semaines. Très concentré sur son sujet, bien meilleur en retour qu'à l'habitude et plus solide dans l'échange il a réussit à imposer son jeu sur terre-battue. Contrairement aux autres années où il souffrait lors des premiers tours et tombait assez tôt dans le tournoi, il a cette année pas concédé le moindre set en battant au passage de bons joueurs tels que Jérémy Chardy, Jarkko Nieminen et bien évidemment Roger Federer. Impérial sur ce match il a marqué les esprits et avec les faveurs du public il pourrait réaliser un nouvel exploit trente ans après Yannick Noah dernier vainqueur français chez les hommes.

Pour ce qui est de la rencontre qui va les opposer demain, les deux joueurs ne se sont rencontrés qu'à trois reprises. David Ferrer mène 2-1 dans leur face à face et 1-0 sur la surface ocre mais cette rencontre remonte à 2010.

Entre deux hommes en pleine confiance, le match risque d'être explosif mais Jo-Wilfried Tsonga va avoir pour principal avantage d'avoir l'ensemble du public du Central derrière lui.

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Jérem Triffault
Fou de sport plutôt branché petite balle jaune mais pas que.