Comme une habitude. Pour la quatrième fois de sa carrière, Gaël Monfils atteint les 1/4 de Roland Garros.

Seulement, il n'a franchi ce stade qu'à une reprise en 2008 en battant l'Espagnol David Ferrer alors 5è mondial. Il avait ensuite chuté face à Roger Federer comme lors des deux autres défaites en quarts de finale. Cette année dans sa partie de tableau, exit Stanislas Wawrinka 3è mondial battu dès le premier tour il doit désormais affronter le Britannique Andy Murray qui lui aussi n'a atteint qu'à une reprise le dernier carré lors de l'édition 2011 en s'inclinant face à Rafael Nadal.

Comme pratiquement à chaque saison, le tricolore n'arrive pas dans les meilleures dispositions pour le tournoi Porte d'Auteuil en étant blessé à une cheville au cours des précédentes semaines ce qui l'a empêché de disputer les Masters 1000 de Rome et Madrid ainsi que le tournoi de Nice où il avait pourtant bénéficié d'une invitation.

Mais Gaël Monfils a cette capacité de se sublimer devant son public et l'enjeu ce qui peut-être parfois paralysant pour d'autres. Porté par tout un Central acquis à sa cause, le guadeloupéen d'origine est capable de se transcender et de battre (presque) n'importe qui.

Seulement tête de série n°23 au début de la quinzaine, le tricolore a battu tour à tour des adversaires coriaces sur terre battue en se défaisant tout d'abord du Roumain Victor Hanescu, de l'Allemand Struff puis à l'issue d'un match long de 3h30 il est venu à bout du fantasque italien Fognini contre qui il restait sur une défaite amère au second tour en 2010. Il a ensuite réussi un match quasi-parfait face à l'Espagnol Guillermo Garcia-Lopez tombeur de Stan Wawrinka mais semble-t-il tétanisé par ce match qui représentait pour lui le premier huitième de sa carrière en Grand Chelem.

Face à lui se présente l'Ecossais Andy Murray retombé à la 8è place mondiale après une saison 2013 tronquée par une blessure au dos et un début d'année 2014 sans résultats majeurs. Souvent considéré comme allergique à la surface ocre, le Britannique tend à s'approprier de mieux en mieux les spécificités du jeu sur terre battue. Afin d'arriver à ce stade du tournoi, Murray a du longuement bataillé. Dès le premier tour, il a concédé un set au toujours dangereux kazakh Golubev (d'ailleurs qualifié pour les demis du double) puis s'est imposé sans sourciller face à l'Australien Matosevic. Son troisième tour a en revanche été un véritable combat marathon face à l'Allemand Kohlschreiber. Interrompu par la pluie, la rencontre ne s'est conclue que le dimanche sur le score de 12-10 dans l'ultime set. En huitième il a été cette fois plus expéditif en s'imposant en trois sets face à l'Espagnol Verdasco.

Au niveau de leurs confrontations directes, c'est le Britannique qui mène 3-2. Seulement ils ne se sont plus affrontés depuis 2010 et une victoire de Gaël Monfils en 1/4 du Masters 1000 de Bercy. Il faut toutefois souligner que Monfils a déjà battu Murray à Roland Garros en 2006 en venant à bout du Britannique en cinq sets lors du premier tour. Les deux joueurs sont de la même génération et se connaissent ainsi depuis les années juniors. La principale interrogation qui règne du côté tricolore est sa capacité à tenir la cadence face à un joueur aussi solide qu'est Andy Murray. Lors de son dernier match face à Garcia-Lopez il a semblé commencer à piocher physiquement dans le troisième set. Ainsi le manque de préparation avant Roland risque d'être un facteur majeur dans l'accumulation des matchs surtout dans la seconde semaine. Il a toutefois pour lui un jeu qui colle à la terre battue où il arrive à tenir la balle sur le court durant de longs échanges ce qui peut être le point faible de Murray parfois trop impatient.

Avec un public acquis à la cause de Gaël Monfils et un tricolore en pleine confiance, l'ancien protégé d'Ivan Lendl va devoir avoir des nerfs solides si il veut franchir l'obstacle Monfils et atteindre pour la deuxième fois de sa carrière le dernier carré à Roland.