Gilles Simon le natif de Nice, réalise l'une des meileures saisons de sa carrière, à 28 ans le Français est actuellement le meilleur Français sur les courts, sa tournée asiatique a confirmé que Gilles Simon était de retour au niveau des meilleurs. A une semaine du Masters 1000 de Paris-Bercy, Gilles Simon sera très certainement parmis les joueurs à suivre, aussi bien pour l'ATP World Tour Finals à Londres que pour la finale de Coupe Davis, après dix jours hors des courts et une défaite 0/6 3/6 contre Alexandr Dolgopolov, le Français nous donne ses ressentis sur son jeu, sa saison et la Coupe Davis :

"C'était un mauvais jour pour vous aujourd'hui, comment vous vous sentiez sur le court, vous étiez fatigué ?

Oui, j'étais fatigué, je sentais que je n'étais pas vraiment prêt à jouer, il y a un tournoi important pour moi à Bercy (Masters 1000 de Paris Bercy) la semaine prochaine et faire de mon mieux ici faisait parti de la préparation. Je sais que j'étais court physiquement, mais je vais me relaxer, penser à de petites choses, je ne veux surtout pas me blesser. Donc le score de tout à l'heure est sévère mais je n'y prête pas attention.

Est ce que Dolgopolov a joué un tennis qui vous a limiter dans votre jeu ?

Je ne veux vraiment pas me concentrer sur ce match, il a eu un match compliqué à jouer mais je sais que je ne suis pas à 100%, je me concentre sur mon tennis. J'ai fait beaucoup d'efforts pendant la tournée asiatique, et ils se sont fait ressentir quand j'ai recommencé à jouer il y a trois jours, mais je me sens bien, je dois seulement m'entraîner et travailler sur mon tennis et je n'étais, encore une fois, pas prêt à jouer un match. Je me suis dis que j'allais m'entraîner, je me suis entraîné puis j'étais ici donc je vais sur le court pour faire de mon mieux sans aucune pression.

Pour parler de votre forme durant la tournée asiatique, demi-finale à Tokyo, finale à Shanghai, vous vous sentiez très bien. Qu'est ce qui a changé dans ces trois, quatre derniers mois ?

Je pense que je n'étais pas très chanceux en début de saison, je travaillais dur, je faisais de bonnes choses mais malheureux j'ai perdu beaucoup de matchs serrés, surtout contre les top joueurs. Ce sont ces matchs qui, lorsqu'ils sont gagnés, vous font sentir meilleur, plus confiant. Mais perdre ces matchs en plus des blessures font que l'on ne trouve pas son meilleur tennis. J'ai commencé à mieux jouer sur terre battue, avant Roland Garros. Je jouais bien à Roland Garros puis à Wimbledon mais mon classement était bas donc j'ai affronté des top joueurs au troisième tour et c'est tout de suite moins facile. Mais ça allait mieux, je gagnais des matchs, je me sentais plus fort, les joueurs devaient faire de gros matchs pour me battre à chaque fois. Puis vous jouez, vous êtes plus confiant, vous vous concentrez plus sur votre jeu et moins sur votre corps et vous jouez mieux. Tout cela s'est vu dans le match face à Bautista , lorsque je sauve six balles de matchs au premier tour à Tokyo, j'ai survécu ce match puis encore un match et après je me suis bien senti, je gagnais tout. J'ai gagné beaucoup de matchs serrés même si j'ai perdu la finale.

Vous avez perdu la finale car vous jouiez contre Federer. Comment vous sentez cette finale de Coupe Davis, la Suisse semble légèrement meilleure mais ça devrait être assez équilibré, vous pensez que la France a de bonnes chances ?

Oui, je pense que nous avons des chances de gagner la Coupe Davis, mais comme vous dîtes, nous allons jouer Roger (Federer) et Stan (Wawrinka), les numéros 2 et 4 au classement mondial, donc ce sera très dur, mais maintenant, les autres Français ne jouent pas beaucoup à cause des blessures mais je sais qu'ils se préparent et je suis sûr qu'ils seront à 100% physiquement et bien préparé à jouer. Nous aurons du temps avant pour jouer sur terre battue et nous serons durs à battre. Je veux dire que lorsque nous jouons bien, nous ne sommes pas si bon que Roger, il a 17 Grands Chelem et je ne sais pas combien de tournois il a gagné, nous savons juste que si nous sommes à 100% ce sera très difficile pour lui de nous battre et c'est le plus important pour nous.

Comment vou s vous entendez avec Monfils, Gasquet, Tsonga, est ce que vous vous êtes parlés ces derniers temps ?

Oui, on discute beaucoup, chacun de nous connais très bien les autres, je sais qui fait quoi, qui s'entraîne, qui espère jouer Bercy, qui va rater le tournoi, on a tous le même but cette saison qui est de gagner cette finale de Coupe Davis. Nous avons investi beaucoup de temps et d'énergie pour cet événement. Pendant toute l'année nous avons travaillé pour la gagner et nous avons une opportunité de la gagner en Novembre. Mais c'est le tennis, vous gagnez, vous perdez on ne sait pas ce qu'il peut se passer mais on va juste faire tout notre possible pour avoir la chance de gagner.

Vous êtes dans le Conseil des Joueurs, est ce que vous parlez d'une possibilité d'une Coupe Davis sur 2 ans, car certains sont mécontents (Nadal ne la joue pas) et évoque ce format, est que vous parlez de cette possibilité avec les autres joueurs ?

 Oui, on en parle mais le souci c'est que les joueurs n'acceptent pas l'importance de la Coupe Davis dans le calendrier et c'est compliqué d'effectuer des changements. D'un côté, il y a cinquante joueurs vraiment impliqués en Coupe Davis, qui donnent de la valeur et de l'importance dans cet événements et qui sont prêts. Mais le principal problème ce sont les longs voyages après les tournois et les matchs à jouer. De l'autre côté, il y a cinquante joueurs, dont des top joueurs, comme Murray même s'il est dans le groupe principal, ce n'est pas si important pour eux, je ne sais pas si Dimitrov va jouer pour la Bulgarie, mais si les confrontations sont au milieu du calendrier, le joueur n'aura à jouer et on verra qu'ils ne sont pas là, et ce n'est pas uniquement entre nos mains, on peut être le meilleur de notre pays comme Dimitrov et le reste ne suit pas. Donc nous parlons de ça, mais c'est un sujet difficile, on sait qu'actuellement, certains sont heureux de la formule actuelle, but on sait aussi que chaque changements rendront d'autres joueurs mécontents et c'est pour cela que c'est compliqué."

Interview par Matteo Gallo