Sur le papier, il était difficile d'annoncer quelle équipe était supérieure à l'autre tant les deux nations se valent. Avec les absences cumulées des soeurs Williams et celle de dernière minute de Varvara Lepchenko, ce n'était pas la meilleure formation américaine qui se présentait face aux tricolores mais une équipe solide. Le réservoir de joueuses américaines est en effet bien plus important que celui de la France qui ne compte que 4 joueuses parmi le top 100 mondial.

Du côté tricolore, on pouvait dénoter l'absence de Kristina Mladenovic blessée au bras. Malgré une confiance en berne, Mladenovic reste la numéro un française en double et est l'un des éléments majeurs de l'équipe construite par la capitaine Amélie Mauresmo. Pour pallier à cette absence, elle a fait appel pour la première fois à la gauchère Claire Feuerstein 123è mondiale et en confiance après une victoire récente dans un 50 000$.

Pour débuter le week-end l'ancienne numéro un mondiale allait miser en simple sur ses deux meilleurs éléments : Caroline Garcia et Alizé Cornet. Les deux jeunes femmes en pleine confiance après avoir remporter respectivement les tournois de Bogota et de Katowice.

Caroline Garcia est la première à se lancer et elle se confronte d'entrée à la numéro un américaine en la personne de Sloane Stephens n°17 mondiale et annoncée comme une future crack même si son début de saison laisse à désirer. Rapidement la tricolore parvient à mettre sous pression l'américaine qui ne trouve pas de solutions. Dans une salle à moitié vide, la Lyonnaise n'a montré aucune faille et permet à la France d'empocher le premier point de cette rencontre après l'avoir emporté aisément 6/3,6/2. 1-0 France

Alizé Cornet peu en réussite en équipe de France de Fed Cup (3 victoires en 13 rencontres), peut ainsi faire son entrée sur le court avec un poids sur les épaules en moins. Face à elle se présente la jeune Madison Keys seulement 19 ans et déjà membre du top 50. Le début de rencontre est en faveur de la tricolore qui mène assez aisément 4-1 mais les matchs de la Niçoise sont rarement expéditifs. Cela va se confirmer une nouvelle fois puisque sous les coup-droits puissants de l'Américaine, Cornet perd son avance et voit Keys revenir à sa hauteur. Malgré cela elle parvient à remporter le premier set au tie-break. Le second set part sur les mêmes bases et elle réussit à se détacher et mener 3-1. Mais c'est à partir de ce moment-là que des douleurs à son adducteur et au quadriceps vont devenir nettement plus importants. Moins percutante sur ses frappes et surtout gênée au service, elle réussit à tenir la partie jusqu'à 5-3 en sa faveur. Tendue au moment de conclure, Keys ne se fait pas presser et réussit à recoller au score et même à remporter le second set encore une fois au tie-break. Le troisième set n'est qu'un long calvaire pour la tricolore qui s'incline 6/3 et qui sait que son week-end de Fed Cup s'arrête un peu trop tôt. Les Etats-Unis reviennent à 1-1.

Dimanche, comme prévu Alizé Cornet ne peut tenir sa place et c'est l'expérimentée du groupe Virginie Razzano qui fait son entrée. Côté américain pas de changement puisque Stephens tient bien sa place malgré son non-match face à Caroline Garcia. Rapidement l'Américaine fait la différence grâce à sa puissance mais aussi en profitant des nombreuses fautes directes de la française et de son faible pourcentage de 1ères balles (38%). Le premier set n'est donc qu'une simple formalité puisque Stephens l'emporte 6/2. Stephens ne relâche pas la pression et réalise un break rapide pour le conserver jusqu'à la fin de la rencontre et l'emporter au final 6/2,6/4. Les Etats-Unis passent donc en tête 2-1 et il y a donc grand danger pour le clan tricolore.

Bien entendu pour Amélie Mauresmo elle fait entière confiance à Caroline Garcia tandis que dans le clan américain la capitaine Mary Joe Fernandez conserve Madison Keys malgré ses trois heures de combat face à Alizé Cornet. Bis repetita pour la française qui fait un nouveau récital face à une américaine qui ne parvient pas à rivaliser dans l'échange malgré un service performant. La Lyonnaise l'emporte ainsi sur le score de 6/4,6/3 et permet d'égaliser à 2-2 avant un double déterminant pour le futur des deux nations.

Le rôle de la capitaine est donc généralement déterminant pour la cinquième rencontre décisive où il s'agit de choisir les joueuses qui se tiennent prêtes à subir la pression d'un match à fort enjeu et de plus dans un match de double. Malgré son match manqué en simple, Mauresmo donne une nouvelle fois totale confiance à Virginie Razzano qui fait équipe avec Caroline Garcia qui sort également d'un titre en double à Bogota. Pour les américaines, pas de changement non plus avec les titularisations de Stephens et Keys. Rapidement Garcia se montre comme le facteur X de la rencontre. En étant en totale confiance, la Lyonnaise devient le baromètre du match en mettant le doute sur les américaines sur leurs choix au service et en retour. Le break est réalisé très rapidement par les bleues et il tient tout au long du premier acte pour finalement être remporté 6/2. La seconde manche est plus équilibrée puisque les américaines ont une meilleure efficacité au service mais Razzano élève également son niveau de jeu. La décision se fait finalement en fin de set et un nouveau break qui leur permet d'emporter la rencontre 6/2,7/5 et de remporter ce match de barrage 3-2.

Après avoir quitté l'élite de la Fed Cup en 2011 et avoir échappé à la descente en troisième division, la France retrouve cette première division qui lui permet de retrouver les meilleures nations mondiales. Pour les Etats-Unis en revanche c'est une véritable sensation puisque c'est la première fois que le pays va sortir de l'élite.

On peut ainsi mettre en avant le travail effectué par la capitaine Amélie Mauresmo qui a réussi à trouver les éléments pour ressouder cette équipe de France qui avait connu quelques moments de tensions lorsque Nicolas Escudé était à sa tête ou quand Marion Bartoli refusait la sélection. Toutefois cela reste encore fragile. Même si Alizé Cornet est toute proche de revenir parmi le top 20 et que Caroline Garcia semble enfin prête à percer parmis le gratin mondial, le vivier français est encore trop faible pour avoir une grande pérennité au sein de l'élite mondiale.

Dans les autres rencontres de barrage, on notera la remontée du Canada absent de l'élite depuis 1994, de la Pologne d'Agniezka Radwanska tombeuse de l'Espagne et enfin la Russie qui a battu aisément l'Argentine. La finale de la Fed Cup mettra aux prises la République Tchèque à l'Allemagne les 8 et 9 Novembre prochains.