Après s'être sauvé de justesse face à l'Allemagne à Albertville puis en battant des égyptiens, qui ont fait le match de leur vie, les joueurs de Daniel Costantini s'avance vers leur troisième finale mondiale en 8 ans. La génération des Barjots est terminée, des joueurs comme Fernandez, Narcisse, Omeyer, Abati ou les frères Gille émergent dans l'équipe, il ne reste plus rien, ou presque, de l'épopée islandaise de 1995. Bruno Martini et Jackson Richardson sont encore là mais plus pour très longtemps.

La France affrontera donc la grande Suède au Palais des Sports de Bercy dans une salle comble et avec la présence du président de la République de l'époque : Jacques Chirac. La Suède a déjà remporté quatre fois le championnat du monde mais très espacé dans le temps, deux fois en 1954 et 1958 puis deux autres fois en 1990 et 1999. Les scandinaves postulent donc pour un cinquième titre, qui serait inédit dans le handball masculin à ce moment (La France en compte 5 avant le Mondial 2017). Les champions en titre ont une véritable armada face aux français composée notamment de celui dont on peut dire qu'il est le meilleur handballeur suédois de l'histoire : Magnus Wislander, véritable pilier de Kiel et de sa sélection comptabilisant 2 999 buts en combiné. Ce demi-centre reconverti en pivot est une machine de guerre que rien ni personne ne peut véritablement l'empêcher de marquer. Autres grands joueurs, le petit et virevoltant arrière Ljubomir Vranjes, actuel entraineur du Flensburg-Handewitt en Allemagne. Il est très rapide et difficilement rattrapable si son un contre passait. Nous pouvons citer aussi Staffan Olsson, actuel adjoint de Noka Serdarusic au PSG Handball, ou encore Stefan Lövgren.

Comme prévu, Bercy est plein à craquer. La pression est énorme pour les français jouant devant son public mais aussi pour les suédois, qui veulent garder leur titre acquis deux ans auparavant et qui a le public contre lui. La France inflige un 4-0 aux suédois qui butent sur un jeune gardien de but alsacien : Thierry Omeyer. Les Bleus ne sont jamais menés en première période et Jérôme Fernandez, leur artilleur principal se reprend après une demi-finale décevante. 11-10 est le score à la pause. La deuxième mi-temps est l'opposé de la première, la Suède prend directement les rênes du match, comptant même jusqu'à trois buts d'avance dans le dernier quart d'heure. Mais la France revient petit à petit et c'est le moment où Patrick Cazal se blesse. Il quitte ses coéquipiers, il est en pleurs sur le banc mais les médecins français le soigne, un miracle va se produire. 

Les deux équipes se rendent coup pour coup mais à 20 secondes de la fin du temps réglementaire Stefan Lövgren glisse le ballon sous les jambes de Bruno Martini. La salle se tait, tout le monde pense que c'est la fin sauf une personne : Gregory Anquetil. Le petit ailier droit dribble son vis-à-vis à une vitesse phénoménale et bat Gentzel au premier poteau. Le score est de 22-22 et c'est maintenant parti pour deux fois 5 minutes de prolongation. Nous parlions de miracle, il arrive pendant cette prolongation. Malgré une cheville sérieusement endommagée, Patrick Cazal entre de nouveau sur le parquet, il ne pouvait pas vraiment accélérer et sauter mais son bras était toujours là. 3 des 6 buts français sera marqué par le réunionnais, la Suède rate un jet de 7 mètres, on en est certains maintenant, la France est championne du monde pour la seconde fois de son histoire. Ce Mondial était le dernier de Daniel Costantini et en symbole, Jackson Richardson emmena le sélectionneur mythique sur le podium pour poser avec le trophée.

Les France-Suède sont souvent des matchs très engagés que la France ne gagne pas à chaque fois (9 victoires pour la Suède contre 8 pour la France). C'est un véritable défi qu'attend les Experts devant 28 000 personnes au Stade Pierre Mauroy pour accéder à ce fameux dernier carré et se rapprocher un peu plus d'un sixième titre mondial qui enverrait le handball français bien au-dessus des autres nations...

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