Le Live :

L'histoire veut que les pictaviens prennent le match par le mauvais bout. Statiques, crispés, les joueurs de Rudy Nelhomme sont vite pris de cours par l'adresse extérieure de Roanne, qui commence le match par un 8-0. Bien que le PB va réussir à répondre à diverses reprises, c'est bien la Chorale qui caracole en tête avec une incroyable adresse extérieure, à l'image de son ailier William Gradit. Mais la force de Poitiers réside dans son public enflammé. Un contre de Nivins sur la planche plus tard, les tambours des Picat'Goules (groupe de fans poitevins) invitent les spectateurs à s'éclaircir la voix. Les rentrées des remplaçants permettent au PB d'être encore au contact à la fin du quart-temps, notamment sur le dunk rageur de Moustapha Fall en pleine défense roannaise. La Chorale est devant à la fin de la première période, 19 à 14.
Et les poitevins reviennent plus agressifs, ce qui leurs offre un retour à 1 petit point du leader de Roanne, qui a le don d'énerver le coach Pavicevic. Mais la Chorale va creuser à nouveau l'écart sur une belle activité au rebond offensif. Les joueurs de la Loire refont un break de 7 points, malgré les belles prestations de Fall et Kante sur le début deudeuxième quart-temps. Le problème de Poitiers reste sa tendresse face à un Roanne plus agressif, plus rageux, plus mort de faim tout simplement. L'écart enfle au fil des minutes, au point d'atteindre la différence de 11 points. Assis dans sa chaise de spectateur, on semble croire que le PB est assomé, incapable de réagir. Mais l'erreur principale est de penser que Poitiers puisse abdiquer et sur un dernier coup de rein, amorcé par Grant et conclu par Dallo, les joueurs viennois reprennent des sensations. Le score à la mi-temps, 36 à 30, toujours en faveur du 4ème de Pro A.
Aux retours des vestiaires, Lamine Kante trouve la ficelle, derrière la ligne à deux reprises qui va offrir la possibilité aux poitevins de revenir à deux longueurs. Mais le diable de Matt Howard redonne 8 points d'écart à une Chorale qui semble moins solide qu'en première mi-temps. Et Poitiers va profiter de la brèche grâce à une défense plus âpre, comme en témoigne l'interception de Badiane sur Amagou qui va finir en deux temps en contre-attaque. Le public ne s'y trompe pas et se lève d'un seul homme pour soutenir cette équipe qui lui est si chère. Les dunks tout en puissance de Coleman Collins n'y changeront rien, le PB86 va égaliser et même passer devant sur un 3pts du si précieux Dominic James dans ce quart-temps. La tendance s'inverse peu à peu et Poitiers ne court pas après le score pour la première fois du match et mène, à la fin de la 3ème période, 53-50.
Ce dernier quart-temps va être totalement fou. Les équipes vont d'abord se rendre coup pour coup. Kevin Harley puis William Gradit (encore) vont trouver le chemin des 3pts. Pourtant Poitiers conserve son maigre écart jusqu'à une énième pénétration d'Amagou qui, cette fois, fait mouche et redonne l'avantage aux visteurs à 4 minutes 50 de la fin. Dominic James est encore une fois décisif dans ses attaques de cercle, en trouvant Badiane à plusieurs reprises. La Chorale tient maintenant un écart de 3 points mais sur une bataille au rebond offensif, Poitiers récupère la balle, James tire mais se blesse en retombant. Nelhomme décide de le faire sortir et c'est un coup dur pour les locaux. Mais c'est dans cette adversité que le PB86 va encore relever la tête et surtout le défi. Roanne prend 4 points d'avance grâce à Amagou à 1 minute 30 de la sonnerie finale, mais Poitiers n'en a pas fini. Dans une ambiance électrique, le jeune Dallo, au culot, va provoquer la défense roannaise et ramène les siens à 2 points. Suite à une sortie, pour pied sur la ligne, de Gradit, le PB86 peut égaliser et peut-être même faire mieux en passant devant. Et pourquoi pas faire mieux ? C'est sûrement ce que s'est dit Grant en réussissant un panier à 3 pts crucial pour permettre à Poitiers de reprendre l'avantage d'1 point, 66-65 avec une poignée de secondes à jouer. Amagou tentera le flotteur sur Badiane, la gonfle ricoche sur l'arceau. Dallo capte le rebond, subit la faute mais convertit ses lancers-francs. Le PB, héroïque, sort victorieux de ce match sans enjeux pour lui, 68-65.
L'Après-Match :
Mais la soirée, à l'inverse de la saison en Pro A du PB, n'est pas finie. Comme un dernier hommage, public, bénévoles, dirigeants, joueurs, tout le monde se retrouvait pour se congratuler mutuellement de la magnifique aventure humaine offerte par le club. Il est difficile d'être objectif (en tout cas pour moi), quand une équipe vous a marqué tant par son jeu que par son coeur. Personne n'aurait misé un copec' sur ce petit effectif du 86, il y a quelques années, mais qui a réussi à grimper les échelons avec un noyau commun plusieurs années de suite. C'est dans ces "Arènes" (nom du "gymnase" pour les grandes occasion du PB86) qu'on a pu voir éclore une équipe et des jeunes talents. Cette ville a vécu avec son club et continuera de le faire l'année prochaine, sans s'inquiéter de l'étiquette Pro B. Le PB86 a réussi quelque chose d'incroyable ici, au delà du seul plan sportif : il a créé, comme dit plus tôt, une véritable aventure humaine. La sensation dominante est celle d'appartenir à une grande famille. Et si vous doutez de ce qualificatif, la disponibilité des joueurs et des coachs après le match vous donnerons l'exemple nécessaire pour dissiper cette incertitude. A Poitiers, il fait bon vivre, mais au PB, il fait bon supporter.
Les Interviews Expresses :
Tony Dobbins a ainsi accepté de répondre à quelques questions, tout comme le coach poitevin, Rudy Nelhomme. Nous les remercions par ailleurs de nous avoir accordé quelques minutes de leur temps.
Nous leur avons donc demander leur sentiment sur la descente en Pro B et c'est à l'unisson qu'un sentiment de déception apparaît. Nelhomme n'a pas caché admettre sa responsabilité dans l'affaire, d'avoir quelque peu "déçu" les attentes du club.
Quand ensuite on leur demande si le match de ce soir n'est pas à l'image de la saison du PB, capable du meilleur comme du pire ? Dobbins répondra que l'équipe n'a pas su "tuer" des matchs. Souvent au coude à coude avec leurs adversaires, c'est sur des détails pour "take a game" ("prendre un match") que le PB heurta, nous dira l'ailier. Le coach, quant à lui, mettra en perspective le côté irrationnel de cette saison. Quand ils avaient besoin d'une victoire, le PB perdait, mais depuis que leur relégation est officielle, le PB a gagné à deux reprises, contre Le Mans et donc Roanne. Et cette notion de savoir "tuer le match" est, elle aussi, apparue dans la conversation.
Et quand curieux, on demande si "PB = grande famille, info ou intox ?", les deux affichent un grand sourire. La réponse est claire et ne nécessite aucune réflexion. "Info bien sûr" répondra Rudy Nelhomme.
Une famille, on vous disait.

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About the author
Antonin Berland
Étudiant en droit des TIC (Techniques Information et Communication) réunissant deux passions : basketball et écriture.