On ne le dira jamais assez, mais quel plaisir d’avoir les Wizards en NBA ! Si pendant certaines périodes, on a pensé que le recrutement des Lakers, le bazar foutu par Jimmy Butler aux Wolves ou encore la blessure de Kevin Love côté Cavaliers allaient permettre à une de prendre le rôle du cancre, c’est ffinalement bien Washington qui détient le bonnet d’âne, solidement vissé sur le crâne..

Un vestiaire difficile à gérer

Depuis la superbe saison 2017 bouclée par une demi-finale de Conférence et les énormes promesses entourant le trio John Wall-Bradley Beal-Otto Porter, la stagnation est totale, et on peut même parler de régression. Dès l’année dernière, de l’encre a commencé à couler. Le début de saison catastrophique a rendu l’ambiance délétère, et pour couronner le tout, c’est durant la blessure de John Wall que les hommes de la capitale amorcent un retour fracassant pour arracher le dernier spot en Play-Offs, avant de se faire éjecter d’entrée par les Raptors. Chose que l’ego surdimensionné du meneur star aura du mal à accepter, s’engueulant notamment avec un Marcin Gortat qui louait l’esprit collectif de son équipe en l’absence de son leader. Un Gortat qui depuis s’est barré du marasme des sorciers pour rejoindre les Clippers. Bon choix.

En effet, déjà que ça sentait la poudre dans le vestiaire avec les têtes brûlées que peuvent être John Wall, Markieff Morris, Kelly Oubre, voire même Bradley Beal, les dirigeants des Wizards ont remis du gros bois pour attiser le feu en signant Austin Rivers et Dwight Howard. Ce dernier s’est d’ailleurs déjà distingué en étant au cœur d’une affaire sordide de harcèlement sur son ex transgenre… Vraies ou fausses, ces accusations arrivent en tout cas au plus mauvais moment pour les Wizards, qui ne peuvent actuellement plus compter sur lui en pleine période de tumultes, sur et en dehors du terrain.

La pire défense de la ligue

Sur le terrain, si les Wizards ne sont pas au fond de la Conférence Est (9è), c’est uniquement en raison de l’énorme fébrilité des franchises de bas de tableau. En terme de bilan, on est bien loin des standards d’une équipe qui ambitionne le haut de tableau puisque avec 38 % de victoires (8V-13D), seulement sept franchises font pire...dont une seule à l’Ouest. Et dans ces victoires, à part le scalp des Clippers récemment et celui des Blazers en tout début de saison, les Wizards sont sortis vainqueurs de duels face aux rois du tanking à l’Est (Knicks, Cavs, Magic), à des équipes malades (Heat, Rockets), et à des Pelicans privés d’Anthony Davis. Rien d’éblouissant donc.

Source : espn.com



​​Source : espn.com

Les performances en elles-mêmes sur le parquet illustrent bien ce bilan catastrophique. Quand on a soi-disant la meilleure paire arrière de la ligue dixit John Wall (lol), comment peut-on produire l’un des jeux les plus dégueulasses ? C’est tout simple. Si Wall et Beal ont toujours des statistiques très correctes (43,3 points ; 12,5 assists ; 8 rebonds par match à eux deux), c’est parce que ça continue à scorer malgré tout. Sans être folle, l’attaque des hommes de Scott Brooks se classe dans le ventre mou de la ligue. Il faut dire qu’à côté du duo fort, il y a d’autres armes offensives qui empilent leur bonne dizaine de pions par soirée à l’image de Kelly Oubre, Otto Porter, Markieff Morris ou Jeff Green.

Là où le bât blesse, c’est de l’autre côté du terrain. Si pour ouvrir sa bouche, et bombarder à foison il y a du monde, dès qu’il s’agit de faire les efforts défensifs, alors là, ça se fait discret. Malgré des joueurs dotés de grosses qualités athlétiques, et du matériel pour bricoler un minimum, c’est le néant le plus total. Washington a tout simplement la pire défense de la ligue. Même les franchises qui tankent à fond en prévision de la prochaine Draft (Hawks, Suns, Bulls) ne prennent pas autant de pions.

Si l’absence de Dwight Howard se fait sentir sous le cercle, le problème est beaucoup plus profond. On ne s’attend pas à ce que les Wizards soient la meilleure défense, ni à ce que John Wall se transforme en Gary Payton. Juste un peu d’investissement ce serait bien. Des mauvais replis défensifs, des incompréhensions, des duels perdus, ça arrive. Mais lorsque l’on voit clairement que le gars, ou les gars, s’en tapent et ne vont pas au bout de l’action, c’est inquiétant. Ces derniers jours, on se rapproche même pathétique. Depuis leur victoire face aux Cavaliers le 15 novembre dernier, l’opération portes ouvertes est à son paroxysme. Brooklyn, Portland, les Clippers, Cleveland, Toronto, Houston, les Pelicans à deux reprises... Tout le monde a planté au moins 114 points ! Et cerise sur le gâteau, dans le même temps, John Wall commence à insulter son coach et confirme une nouvelle fois son caractère difficile à gérer.

Le Black Friday des Wizards est lancé, qui veut du All-Star et du gros contrat ?

Du coup, entre les résultats pourris et un vestiaire prêt à exploser à tout moment, Ernie Gruneld n’y est pas allé par quatre chemins. Depuis quelques jours, toutes les franchises ont été prévenues par le General Manager des Sorciers : tout le monde est potentiellement transférable à Washington. Cela fait des années que les Wizards dépendent du duo Bradley Beal-John Wall, sans que les espoirs placés ne soient réellement concrétisés. Ce début de saison est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, et des trade sont plus que probables avant la fin du marché en février. Mais après quelques jours de prospection, les premiers retours n’ont pas de quoi faire rêver. Si pour un Bradley Beal ou un Otto Porter, plusieurs GM n’hésiteront pas à proposer une contrepartie convenable, ça semble plus compliqué pour John Wall. Problème, c’est justement ce dernier qui serait le favori pour prendre la porte.

Titulaire à la mène depuis sa Draft en 2010, le meneur de 28 ans a prouvé clairement qu’il avait le niveau All-Star, et était en capacité d’être l’un des meilleurs meneurs de la Conférence Est. En revanche, il a également prouvé au travers des années qu’il était loin d’être irréprochable dans un vestiaire. Pour alourdir le dossier, il ne faut pas occulter le côté financier puisque dès l’année prochaine, le meneur All-Star entre dans un nouveau contrat de 4 ans à hauteur de 170 millions de $. Le plus beau dans ce deal, à l’image du magnifique contrat offert par les Rockets à Chris Paul cet été, c’est qu’il s’agit d’un contrat progressif. Ainsi, en 2022-2013, à 32 ans, le meneur touchera la bagatelle de 46,9 millions de $ sur la saison !

Plus généralement, la franchise n’a aucune flexibilité financière, la faute aux énormes contrats distribués à John Wall donc mais également à Beal et Porter. Ces trois joueurs vont ainsi coûter 91 millions à eux trois la saison prochaine, puis 97 millions la saison suivante !

Crédit : basketballreference.com
Crédit : basketballreference.com

Le plafond salarial est donc explosé cette année, et le sera les années suivantes si aucun mouvement n’est effectué. Les Wizards se retrouvent donc dans une situation galère, avec la nécessité de monter un trade pour modifier son effectif. En sachant que les 29 autres franchises sont à l’affût et en position de force pour négocier, Ernie Grunfeld va devoir jouer serré pour obtenir un deal satisfaisant qui permettra à l’équipe de possiblement amorcer une approche différente afin d’assainir le vestiaire.

En tout cas, il est difficile d’imaginer que le roster reste tel quel dans les prochaines semaines. Au vu de l’ambiance, du manque d’investissement, de résultats, et de la déprime totale qui ressort de la franchise sur et en dehors du terrain, le moment semble venu pour appuyer sur le bouton rouge, et tout faire exploser. Pour la plus grande tristesse de tous les puristes, la meilleure paire d’arrières de la NBA vit peut-être ses derniers instants ensemble, préparez-vous !