Le temps des promesses est désormais un lointain souvenir pour Dion Waiters. Débarqué en NBA durant la Draft 2012 en étant sélectionné en 4e position par les Cavaliers, l’arrière n’a jamais totalement convaincu, que ce soit dans l’Ohio, puis avec le Thunder, et donc le Heat. Si le talent balle en main du bonhomme n’est pas à remettre en doute (13,3 points à 41% au shoot en carrière), le reste est beaucoup plus contestable.

Epargné par les blessures en début de carrière, il n’a jamais réussi à franchir le cap qui ferait de lui un joueur important au sein d’une rotation. A l’image des Suns récemment, il était difficile pour lui de réellement se développer dans le bordel de Cavs lancés dans une reconstruction foirée malgré la Draft de Kyrie Irving un an avant celle de Dion.

Talent incontestable, mais hygiène de vie douteuse

Lebron de retour dans l’Ohio, Waiters sera envoyé en cours de saison à OKC. En sortie de banc, il dispose d’un temps de jeu conséquent, mais ne convainc pas le Thunder, qui ne fait pas jouer son offre qualificative afin de garder la priorité durant l‘intersaison 2016. Cet été là, totalement libre, il décide de s’engager avec le Heat pour un salaire presque dérisoire (moins de 3M) par rapport à son rendement. Malgré des premiers pépins physiques qui lui font rater près de la moitié de la saison régulière, il réalise sa meilleure saison statistique en terme de points (15,8pts) et d’adresse (40% à 3pts, 42% en global). Le board du Heat et Pat Riley sont convaincus, et les deux partis signent une entente de 4 ans à hauteur de 52 millions. Un tarif en adéquation avec son rendement sur le parquet jusque là.

En effet, une fois ce contrat en poche, Waiters a sans doute fêté un poil trop cet évènement. A l‘aube de la saison 2017-2018, il va devenir une punchline récurrente en NBA, la faute à une hygiène de vie sans doute loin d’être idéale. Alors que l’on s’attend à le voir arriver le couteau entre les dents pour justifier son nouveau deal, le couteau n’a pas quitté l’assiette. Hommage à Boris Diaw ou accumulation de tickets restaurants proche de l’invalidité, le natif de Philadelphie ressemble plus à La Boule de Fort Boyard qu’à un athlète NBA, et dépasse allègrement les 110kg. Quand on fait 1m90, cela correspond plus aux mensurations d’un mec qui pousse à la mêlée qu’à un arrière de top niveau… Si une opération subie à la cheville pendant l’intersaison ne l’a pas aidé, ce n’est que le début de deux années où son hygiène et son professionnalisme vont être mis à mal. Sur 164 matchs de saison régulière, il n’en dispute que 74, la faute à des soucis physiques récurrents. S’il conserve des statistiques en adéquation avec ce qu’il a produit auparavant, il est difficile de pouvoir vraiment compter sur lui.

Un été de repentance

Mais, cet été, la donne était différente. Mi-juillet, le joueur poste une photo sur Instagram où on le voit affûté comme jamais, et déterminé à mettre fin une bonne fois pour toutes aux problèmes du passé.

« L’année dernière… Je suis sorti d’un des moments les plus déprimants et frustrants de ma vie. Je reviens d’une blessure et je ne me sens pas, ni ressemble à moi-même, j’étais mentalement et physiquement troublé. Parce que le jeu que j’aime tant s’est éloigné  pour la saison en raison d’une intervention chirurgicale. »

 

Plus l’été avance, plus les indications sur la condition du joueur ne  vont dans le bon sens. Ainsi, il serait repassé sous la barre des 100kg, et il assure également s’être définitivement repris en main, comme il le déclarera à  du Miami Herald.

 

« Je m’entraîne trois ou quatre fois par jour, chaque jour. Je n’ai pas vraiment eu beaucoup de jours off. Je me suis dit que c’est ce dont j’avais besoin cet été. J’ai averti ma mère que je ne serai pas le meilleur fils, ma compagne que je ne serai pas le meilleur petit ami, et probablement pas le meilleur père. Je suis un excellent père, mais j’ai vraiment enclenché ce mode et fait ce qui était le meilleur pour moi. Ils ont compris. »

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Pool party vibes 🥴🥴🥴😬 🎥: @ashley.young

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Joue-la comme KD

A 27 ans, le numéro 4 de la Draft 2012 semble alors avoir enfin adopté l’état d’esprit et l’hygiène d’un athlète NBA. Son explosivité est retrouvée, et il va même effectuer une excellente prestation face aux Hornets ponctuée de 19 points en 16 minutes. Le problème, c’est que pendant cet été, le Heat a récupéré le rookie Tyler Herro à la Draft. Sur le même poste que Waiters, le jeune arrière a prouvé en Summer League, puis en pré-saison, qu’il n’était pas là pour faire de la figuration, et que son impact peut être immédiat et conséquent. En plus de ça, l’inattendu Kendrick Nunn s’est révélé, livrant notamment un duel épique face à Harden et ses Rockets durant lequel il plante 40 pions. Ainsi, lors du dernier match en fin de semaine dernière, Dion ne joue que 10 minutes, et cela ne lui plaît pas. A la fin de la rencontre, il se prend le bec avec son coach, Erik Spoelstra, ce qui lui vaut d’être suspendu par le boss, Pat Riley, pour le début de la saison. Fin de l’histoire ? Que nenni !

A l’affût sur les réseaux sociaux, il va utiliser ces derniers avec un tact digne de Kevin Durant en répondant à des commentaires postés par des fans sur Instagram. Tout d’abord, il répond par un « lol » à un internaute qui dit que Tyler Herro est déjà meilleur que lui, avant de se faire Erik Spoelstra dans la foulée : « Lol ! Je gagnerais aussi si j’avais Bron, Wade et Bosh ». En moins de 24h chrono, plus efficacement que Jack Bauer,  il est ainsi devenu persona non grata à South Beach.

 

Comment s’en débarrasser ?

Cela étant fait, le Heat se retrouve dans une position délicate. On sait bien que Pat Riley ne fait pas de sentiments, et un trade est donc la solution idéale pour tous les partis. Là où ça se complique, c’est pour trouver quelqu’un qui accepte de récupérer le contrat lourd du joueur. En effet, il lui reste encore deux ans de contrat accompagnés de 24,75M garantis. Ca fait un poil cher pour un mec qui ne donne aucune garantie. Depuis Noël dernier, le Heat a déjà tâté le terrain sans succès pour trouver preneur. Après ce qu’il s’est passé ces dernières heures, sa cote a encore baissé, et la franchise risque de se retrouver bloquée avec un poids mort.

Il est donc difficile d’envisager un retour du joueur dans le groupe, mais encore plus de le voir quitter rapidement South Beach. Toutes les équipes ont leurs effectifs bouclés alors que la saison reprend dès ce mardi soir, et qui serait prêt à prendre le risque de relancer un joueur à l’attitude borderline ? A part en embobinant de façon monumentale un autre GM, la franchise de Miami devra soit accepter de récupérer un autre indésirable au contrat équivalent, soit bricoler en sacrifiant des futurs choix de Draft pour faire passer la pilule…

 

A 27 ans, alors qu’il devrait être dans la force de l’âge, Dion Waiters continue à lui-même se construire son propre chemin de croix. Si son avenir en NBA n’est pas encore en danger, il vaut tout de même mieux pour lui que cette histoire soit la dernière s’il ne veut pas bifurquer en Chine ou en Europe à la trentaine…

 

Per Game Table
Season Age Tm G MP FG FGA FG% 3P 3PA 3P% FT FTA FT% ORB DRB TRB AST STL BLK TOV PTS
2012-13 21 CLE 61 28.8 5.5 13.4 .412 1.0 3.3 .310 2.6 3.5 .746 0.4 2.1 2.4 3.0 1.0 0.3 2.0 14.7
2013-14 22 CLE 70 29.6 6.1 14.2 .433 1.3 3.6 .368 2.3 3.4 .685 0.5 2.3 2.8 3.0 0.9 0.2 2.2 15.9
2014-15 23 TOT 80 27.6 4.7 11.8 .396 0.9 3.1 .297 1.5 2.2 .680 0.5 1.9 2.4 2.0 1.1 0.3 1.4 11.8
2014-15 23 CLE 33 23.8 4.2 10.4 .404 0.7 2.6 .256 1.4 1.8 .783 0.4 1.4 1.7 2.2 1.3 0.3 1.5 10.5
2014-15 23 OKC 47 30.3 5.0 12.9 .392 1.1 3.4 .319 1.5 2.4 .625 0.6 2.3 2.9 1.9 1.0 0.2 1.3 12.7
2015-16 24 OKC 78 27.6 3.6 9.1 .399 1.1 3.1 .358 1.4 2.0 .713 0.5 2.1 2.6 2.0 1.0 0.2 1.5 9.8
2016-17 25 MIA 46 30.1 6.1 14.4 .424 1.8 4.7 .395 1.8 2.8 .646 0.4 2.9 3.3 4.3 0.9 0.4 2.2 15.8
2017-18 26 MIA 30 30.6 5.4 13.7 .398 1.7 5.7 .306 1.7 2.3 .739 0.3 2.3 2.6 3.8 0.8 0.3 2.3 14.3
2018-19 27 MIA 44 25.9 4.5 10.9 .414 2.5 6.6 .377 0.5 1.0 .500 0.2 2.5 2.6 2.8 0.7 0.2 1.5 12.0
Career     409 28.4 5.0 12.3 .412 1.4 3.9 .347 1.7 2.5 .692 0.4 2.2 2.7 2.8 0.9 0.3 1.8 13.2
                                           
3 seasons   CLE 164 28.1 5.5 13.1 .420 1.1 3.3 .328 2.2 3.1 .722 0.4 2.0 2.4 2.8 1.0 0.3 2.0 14.3
2 seasons   OKC 125 28.6 4.2 10.5 .396 1.1 3.2 .343 1.5 2.2 .677 0.5 2.2 2.7 1.9 1.0 0.2 1.5 10.9
3 seasons   MIA 120 28.7 5.4 12.9 .414 2.1 5.6 .365 1.3 2.0 .646 0.3 2.6 2.9 3.6 0.8 0.3 2.0 14.0
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