Un Parker en mode All-Star

Cette demi-finale était comme une finale avant l'heure. Il y a deux ans, la France et l'Espagne en avaient déjà décousu pour la victoire finale avec un succès pour les Ibériques. Encore une fois, ces deux équipes étaient les favorites de cet Euro malgré l'absence de nombreuses stars NBA de chaque côté. Cependant, la confiance n'était pas totale puisque les deux avaient connu des défaites plus ou moins inquiétantes dans les deux phases de poule. Malgré tout, les écueils Slovènes pour la France et Serbes pour l'Espagne avaient été passé. Tout le basket européen attendait donc avec impatience cet énorme choc entre les deux mastodontes de ces dernières années sur le vieux continent. Et ils n'ont pas été déçu puisque ce match sera quoi qu'il arrive le meilleur de ce championnat d'Europe et l'un des meilleurs de l'histoire. En faisant dans le chauvinisme, cette victoire est rendue encore plus belle parce qu'elle est française évidemment. Mais le scénario la rend aussi encore plus symbolique. Parce que on peut le dire clairement, elle vient de très loin.

En effet, les bleus ont effectué une première mi-temps catastrophique qui a rappelé de mauvais souvenirs, notamment contre la Belgique ou encore la Lituanie. Durant le premier quart-temps, aucune différence ne sera faite. Les Espagnols se montrent très maladroits et affichent un pourcentage d'à peine 35% de réussite, loin de leurs standards habituels. En face, les bleus résistent défensivement mais offensivement, c'est la déchéance. Seul notre TP national parvient à sauver les meubles en inscrivant 10 des 14 points des Français ! Une dépendance hallucinante au meneur des Spurs qui va se payer cher par la suite. Dans le deuxième quart, Parker est laissé sur le banc pour souffler mais son absence va se payer cher. Les Espagnols retrouvent l'adresse, notamment à trois points, grâce à leurs remplaçants (Aguilar, San Ementerio) et vont infliger un terrible 13-0 aux bleus. Une gifle terrible qui expose une attaque française totalement à la rue avec une adresse à 3 points lamentable (0/8). A la mi-temps, le score de est de 34-20, avec 14 points pour le seul Parker. Un Paker qui terminera la rencontre avec 32 points, ce qui en fait le deuxième marqueur de l'histoire de l'Eurobasket sur une rencontre. Propre. Le score est quant à lui terrible, mais logique.

Croyez en Diot

Pourtant, l'improbable va se produire. Au retour des vestiaires, les Français vont enfin enflammer le parquet slovène. Le repos a transfiguré cette équipe qui va redevenir la France conquérante que l'on aime voir. En bon capitaine, Boris Diaw est le premier a sonné la charge en mettant les trois premiers points. Derrière lui, c'est l'inattendu Antoine Diot qui va prendre la suite. En enchaînant deux paniers à trois points très compliquées ( les deux premiers pour la France), il permet à son équipe de revenir dans le match. Dans le même temps, l'Espagne commence à perdre petit à petit ses repères et commence à s'éteindre. Seuls Rudy Fernandez (17 points) et Marc Gasol (19 points), parviennent à tenir un écart qui s'effrite plus le temps passe. Même un Mickaël Gelabale totalement transparent jusque là va apporter sa pierre à l'édifice côté français en plantant cinq points en quelques secondes. Le collectif étant bien remis en place, la flamme s'est ravivé dans le troisième quart-temps malgré le fait que les deux leaders que sont Diaw et Batum furent cantonnés au banc de touche à cause de leurs trois fautes.

Finalement, les bleus vont continuer à se rapprocher au score grâce à une adresse retrouvée et quelques gestes sortis d'ailleurs. On pense notamment à ce panier à trois points de... Florent Piétrus! Un signe parmi tant d'autres qui tend à montrer que le rapport de force s'est inversé. Alors qu'un nombre hallucinant de ballons avait été perdu en première période (11), ce chiffre va être inversé au désavantage des Espagnols. Et ce qui devait se passer arriva. Suite à un 3 points d'un Nicolas Batum en-dedans ce soir pour recoller à deux points, c'est ensuite Parker qui permis à son équipe de revenir à égalité à quelques secondes de la fin. Cette fin de match devient folle et comme c'était écrit, les deux équipes nous ont finalement offert cinq minutes de bonheur supplémentaire en se tenant en échec à 65-65.

Ces prolongations seront très tendues et l'adresse va disparaître des deux côtés. Ce sont surtout les lancers francs qui vont faire la différence. Parker une nouvelle fois mettra les siens sur de bons rails en donnant un avantage de +4. Mais contrairement à ce qui se fait d'ordinaire, ce n'est pas lui qui assurera le coup dans les dernières secondes. C'est en effet le jeune Antoine Diot, 24 ans, qui va mettre ses quatre lancers dans les dernières secondes pour sceller ce qui est probablement la plus belle victoire du basket français. Mais pour que la fête soit totale, il faudra maintenant battre la Lituanie dimanche en finale. Une équipe contre laquelle les hommes de Collet se sont pris 76-62 il y a quelques jours. La tâche s'annonce ardue mais après ce que l'on a vu ce soir, tout est possible et on peut croire à un nouveau bel exploit du sport français ce dimanche.

Les deux équipes ont été au coude à coude jusqu'au bout

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