"Du kangourou australien aux classiques flandriennes"

Le début de saison commence dès janvier pour une partie du peloton professionnel, et quoi de mieux que des vacances en Australie pour débuter une saison passionnante ? C'est ce qu'a dû se dire le néerlandais de Blanco (qui deviendra Belkin au cours de la saison) Tom Jelte Slagter, vainqueur du Tour Down Under après avoir remporté la 3ème étape, considéré comme un excellent coureur des courses d'une semaine. Le jeune coureur a conservé son maillot de leader pendant 3 jours, devançant ainsi l'Espagnol Javier Moreno (Movistar) et le Britannique Geraint Thomas (SKY). Slagter qui du même coup, devenait le premier leader au classement World Tour.

En Argentine, lors du Tour de San Luis et malgré la volonté de Tejay Van Garderen (BMC), c'est bien le local Daniel Diaz (San Luis Somos Todos) qui s'impose sur son tour national, au nez et à la barbe de l'Américain, le Brésilien Alex Diniz complète le podium.

On se souviendra quand même de la victoire de Yohann Gêne (Europcar) sur la Tropicale Amissa Bongo, remportant ainsi sa première épreuve depuis le début de sa carrière.

Après ces escales exotiques, l'Europe accueille ses premières épreuves et Justin Jules (La Pomme Marseille), sur ses terres remporte le GP d'Ouverture de la Marseillaise. Samuel Dumoulin (AG2R La Mondiale) et Thomas Damuseau (Argos-Shimano) terminent respectivement 2ème et 3ème.

Février s'ouvre aux coureurs et Jonathan Hivert (Sojasun) en profite pour remporter l'Etoile de Bessège, première course d'une semaine sur le territoire français. Un podium tricolore sur cette course, puisque que Jérôme Cousin (Europcar) et Anthony Roux (FDJ) tous les deux vainqueurs d'une étape le complète. Entre-temps, Kenny Dehaes (Lotto-Belisol) s'adjugeait le Trofeo Palma (Challenge de Majorque, se courant sur plusieurs jours), offrant ainsi la 8ème victoire de la saison à son équipe. La course qui consacrera aussi Leigh Howard par deux fois (Orica) et Alejandro Valverde (Movistar).

Vient alors le début d'un Tour Méditerranéen mouvementé, remporté par le suédois de IAM, nouvelle équipe dans le peloton, Thomas Lövkvist. Une édition qui n'aura pas connu de 3ème étape, suite à des problèmes logistiques. Jean-Christophe Péraud, vainqueur pourtant de la plus difficile étape au Mont Faron, est coiffé donc au poteau par Lövkvist. Francesco Reda terminant lui a la 3ème place.

Les coureurs de renom ne sont pas encore sorti de leur caverne, patience, un homme va se mettre en évidence juste après la Saint-Valentin. Christopher Froome, l'épouvantail du peloton, s'impose sur un Tour du Oman, où Marcel Kittel, Peter Sagan et Nacer Bouhanni auront remporté au moins une étape. Le Kenyan blanc remporte son premier duel de la saison face à un Alberto Contador pas encore au top de sa forme et un Cadel Evans préparant déjà un excellent Giro.

Au Portugal, les Oméga-Pharma Quick Step font la loi, Tony Martin remporte le Tour d'Algarve devant son coéquipier Michal Kwiatkowski, grâce sa victoire sur le chrono lors de la 4ème étape. Les Ibériques mènent le jeu en ce début de saison et Alejandro Valverde fait respecter l'ordre en marquant de son empreinte le Tour d'Andalousie 2013, deux succès sur l'épreuve et le classement général final. Jurgen Van Den Broeck et Bauke Mollema, de valeureux adversaires se contentent du podium face à un coureur de la Movistar déchaîné.

Les pavés arrivent, ça sent bon la Flandre et la poussière, mais c'est l'Italien Luca Paolini (Katusha) qui empêche Stijn Vandenbergh (OPQS) de remporter le Circuit Het Nieuwsblad. Détour vers l'Espagne, car Valverde ne gagne pas, battu par Daniel Navarro (Cofidis) sur le Tour de Murcie. Les pavés sont arrivés, la neige aussi, trois épreuves (la Drôme Classic, Kuurne-Bruxelles Kuurne et le GP de Lugano sont annulés suite aux conditions climatiques dantesques).

Mars débarque, les jeunes espoirs du cyclisme mondial bousculent la hiérarchie. Moreno Moser (Cannondale), neveu de l'illustre Francesco Moser s'impose sur la difficile Striade Blanche, grâce notamment à un travail époustouflant de son coéquipier Peter Sagan, qui termine 2ème. Rinaldo Nocentini (AG2R La Mondiale) figure au 3ème rang de cette course. Rome, une ville dont se souviendra longtemps Blel Kadri. Le français remporte la première édition de la Roma Maxima, auteur d'un numéro dans le final, le coureur d'AG2R n'a jamais été revu par le peloton.

Paris-Nice et Tirreno Adriatico se dévoilent, un Paris-Nice marqué par la suprématie de la SKY et de l'Australien Richie Porte. Dominateur tout au long de la course, le lieutenant de Chris Froome s'impose notamment lors de la 5ème étape à la Montagne de Lure et lors de l'ultime chrono entre Nice et le Col d'Eze. Une édition qui aura permis à Damien Gaudin (Europcar) de remporter le prologue et à Sylvain Chavanel (OPQS), vainqueur de la 6ème étape de s'adjuger le classement par point. Le podium final est donc dominé par Porte qui devance l'Américain Andrew Talansky (Garmin) et le Français Jean-Christophe Péraud (AG2R). De l'autre côté des Alpes, le premier duel entre Vincenzo Nibali (Astana) et Chris Froome (SKY) a été le fil conducteur de la 48e édition de Tirreno-Adriatico. Le requin de Sicilie plus régulier que le Britannique et qui s'impose pour 23 secondes.

Milan San-Remo débarque, la plus longue classique de l'année est le premier monument de la saison. Cette année, malheureusement, la course a été empiété de quelques kilomètres, passant de 298 km à 246. Une édition marquée aussi par la pluie, une tempête s'est abattue sur les coureurs. Auteur d'un fabuleux numéro dans le final, Sylvain Chavanel a bien cru remporté une grande classique. Mais le Français est un coureur dangereux, trop pour des coureurs comme Peter Sagan, Fabian Cancellara favoris de l'édition. Cependant, le Slovaque et le Suisse qui se font prendre à leur propre jeu. Calculateur et aussi très fort, mais certainement pas les plus malins. A ce petit jeu, c'est Gerald Ciolek, le plus rapide du groupe qui s'impose sur la Primavera. Nouveau coureur de l'équipe africaine MTN Qhubeka, l'Allemand a été le plus fort dans ce sprint en petit comité. Sagan termine 2ème, Cancellara 3ème, Chavanel 4ème.

Peter Sagan pas vraiment verni en ce mois de mars, le Slovaque sera également battu et cette fois-ci par Fabian Cancellara sur le GP E3. Le coureur de la Cannondale qui prendra sa revanche, sans le Suisse, en s'imposant sur Gand-Wevelgem. Les courses belges battent leur plein, et en Espagne également. Puisque que Daniel Martin (Garmin) remporte le Tour de Catalogne, devançant Joaquin Rodriguez (Katusha) et Michele Scarponi (Lampre-Merida).

En France, le Critérium International, désormais en Corse a été le repère cette année des SKY. Dominateurs, Froome et Porte ont pulvérisé la concurrence. Tejay Van Garderen ne pouvait que constater les dégâts, l'américain bien heureux de finir derrière les deux monstres de l'équipe anglaise. Certains coureurs font la navette entre les différents pays, les Trois Jours de la Panne sont également là pour rappeler qu'à tout moment, la panne sèche peut arriver. Pas pour Sylvain Chavanel, vainqueur cette année de l'édition, le Poitevin vainqueur du chrono final, pose une nouvelle ligne à son long palmarès.

Place désormais aux monuments du printemps, le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. Des courses où le pavé peut te faire perdre la course sur une chute, une crevaison. Redoutées, ces deux courses sont également le terrain du jeu de "Spartacus", Fabian Cancellara. Débarrassé de son ennemi Tom Boonen (OPQS), l'Helvète écrase littéralement le Tour des Flandres. Peter Sagan a bien cru pouvoir suivre Cancellara, mais le coureur de la Cannondale a cédé dans le Paterberg aux multiples accélérations de Spartacus, tout comme le belge Jurgen Roelandts sorti quelques kilomètres auparavant et qui avait été rejoint par le duo. Au final sur la ligne, le suisse s'impose avec 1min27 secondes d'avance sur Sagan qui règle Roelandts pour la seconde place.

Scénario presque similaire sur Paris-Roubaix, même si la concurrence est plus coriace. Piégé, Fabian Cancellera revient finalement en tête de la course. Sep Vanmarcke (Blanco) certainement le plus fort de l'édition et qui a multiplié les attaques dans le final sera finalement rejoint avec Vandenbergh par Cancellara qui a entraîné le Tchèque Stybar dans son porte-bagages à une vingtaine de kilomètres de l'arrivée à Roubaix. Le final est apocalyptique, Vandenbergh heurte un spectateur et chute, le coureur d'OPQS imité par son coéquipier Zdenek Stybar dans le secteur pavé du Carrefour de l'Arbre qui en heurtant un spectateur déchausse. Le Tchèque ne reviendra jamais et la victoire va se jouer donc entre Cancellara et Vanmarcke. Lors de l'explication finale sur le vélodrome de Roubaix, Spartacus se montre le plus fort et remporte ainsi son 3ème Paris-Roubaix, le néerlandais Sep Vanmarcke auteur d'une course quasi parfaite échoue de peu. Derrière Niki Terpstra complète le podium, battant au sprint Greg Van Avermaet et Damien Gaudin.

Pendant ce temps, en Espagne, lors du Tour du Pays Basque, un jeune Colombien commence sa folle année qui se concluera par un formidable Tour de France. Nairo Quintana remporte le Tour du Pays Basque, battant le duo de la SKY Porte-Henao et devient ainsi le premier vainqueur sud-Américain de l'épreuve.