Un profil atypique.

Loin des qualités techniques d'Antoine Griezmann, de la palette de Karim Benzema ou encore de la vitesse d'Alexandre Lacazette, Olivier Giroud souffre des comparaisons (plus ou moins objectives) avec ses compatriotes. Jugé, à tort, moins spectaculaire, il est bombardé à la moindre contre-performance.                              Il est pourtant très précieux dans ce rôle ingrat de pivot, libérant des espaces pour ses partenaires d'attaque, et n'ayant de cesse d'aller au duel pour faire plier la défense adverse.                                                                                                                                                                                                                                           Car Giroud est un travailleur de l'ombre, un véritable aimant à ballons aériens, qui profite amplement à ses partenaires d'attaque, attentifs à ses remises. Très souvent dos au but, il excelle dans cette position exigeante, et s'est affirmé comme la référence actuelle dans ce style si particulier. Et les arabesques de ses coéquipiers, en club (Sanchez, Ozil, Walcott) comme en sélection (Griezmann, Payet, Pogba), le font souvent passer pour un joueur très maladroit, mais il suffit de prêter attention à ses remises pour constater le contraire.

En effet, il n'est pas rare de le voir dévier un ballon du talon, de la poitrine ou de l'extérieur du pied. Il suffit de se rappeler de cette combinaison fantastique à une touche de balle réalisée avec Jack Wilshere il y a quelques années, conclue par un but de l'Anglais, ou de cette subtile talonnade pour Antoine Griezmann, face à l'Islande lors de l'Euro.                                                                                                                                                                                                                               Mais, parfois, la magie opère également de manière spectaculaire devant le but. Son coup du scorpion, rapidement devenu viral, n'est qu'une formidable piqûre de rappel de ce dont il est capable, preuve en est de ses ciseaux acrobatiques inscrits face à Crystal Palace et au Bayern de Munich l'an passé.

Une belle régularité dans l'efficacité.

Généreux dans les efforts, il fait également preuve d'une régularité redoutable dans son club. En effet, chez les Gunners, son bilan toutes compétitions confondues est le suivant :

- 17 buts et 12 passes décisives en 2012/2013 (47 matches joués),

- 22 buts et 12 passes décisives en 2013/2014 (51 matches joués),

- 19 buts et 4 passes décisives en 2014/2015 (36 matches joués),

- 24 buts et 6 passes décisives en 2015/2016 (53 matches joués),

- 10 buts et 5 passes décisives cette saison (21 matches joués).

Directement impliqué sur 131 buts en 208 rencontres (dont 135 titularisations), il est donc l'un des attaquants les plus réguliers du continent.

Il a également appris à être plus décisif dans les moments importants, signant un triplé capital sur la pelouse de l'Olympiakos l'an dernier en Ligue des Champions, ainsi qu'un autre coup du chapeau contre Aston Villa pour la dernière journée de championnat, offrant la deuxième place du classement aux Gunners.                           Et que dire de ses récentes performances ? Auteur de 3 buts de dernière minute en l'espace d'un mois, il a signé son retour dans l'équipe avec brio, à tel point qu'il s'est vu confier le brassard pour un match de FA Cup.

Un comportement exemplaire en sélection.

Maintenu sur le banc durant les 6 mois de disette de Karim Benzema en 2013, il n'a pas bronché, travaillant de plus en plus dur pour gagner sa place, sans jamais critiquer Didier Deschamps, ni même laisser paraître de signes de colère ou de "rébellion" comme l'attaquant du Real a pu le faire.                                                           Il a récemment su saisir sa chance à la suite des problèmes judiciaires de son principal concurrent, et s'y est imposé de par sa complémentarité avec Antoine Griezmann, et ses statistiques flatteuses : 21 buts et 8 passes décisives en 59 sélections.

Car ce total de réalisations le place parmi les plus grands, faisant de lui le douzième meilleur buteur de l'histoire des Bleus, avec le cinquième ratio des joueurs à plus de 50 sélections (derrière Platini, Papin, Henry et Trézéguet).

Lors de l'Euro 2016, il a parfaitement répondu aux violentes critiques du public français, inscrivant le premier but du tournoi, avant de livrer trois prestations de grande classe contre l'Irlande (une passe décisive), l'Islande (une passe décisive et deux buts) puis l'Allemagne.                                                                                                   Il est aujourd'hui l'avant-centre titulaire en sélection, même si l'opinion publique réclame désormais Lacazette et Gameiro pour le remplacer. Nous sommes donc bornés au point de répéter, inlassablement, les mêmes erreurs. Peu importe, Giroud fera ce qu'il sait faire de mieux, répondre sur le terrain, et nous nous mordrons une nouvelle fois les doigts pour avoir douté de lui.

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