Rennes, roi du nul

En match d'ouverture de cette 18ème journée, Rennes a été tenu en échec par Caen (1-1), après avoir mené au score tout en étant en supériorité numérique durant près d'une heure de jeu. Les Rennais concèdent leur 9ème match nul de la saison et n'y arrive toujours pas au Roazhon Park. Au courage, les Caennais ramènent un bon point et reviennent à hauteur du deuxième, Angers (30pts).

Rennes, roi du nul
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Par Jérémy Picquet

En supériorité numérique durant une bonne partie de la rencontre, les Rennais ont craqué en fin de match sur un coup de pied arrêté et pourront nourrir beaucoup de regrets au vu de la physionomie du match. Pour tenter de renouer avec la victoire au Roazhon Park, Philippe Montanier avait décidé d'aligner une équipe offensive, faisant face aux suspensions de Gelson Fernandes et de Yacouba Sylla mais aussi à la blessure de Ludovic Baal (hanche). L'entraîneur rennais alignait donc Doucouré en lieu et place de Fernandes et Grosicki, Quintero, Dembélé et Sio formaient le quatuor d'attaque. Les Caennais, eux, surprenants 3ème du championnat, voulaient réagir après leur revers à domicile face au LOSC et se présentaient dans un habituel 4141, pouvant une nouvelle fois s'appuyer sur leur buteur vedette du moment, Andy Delort.

Le tournant du match : l'exclusion d'Imorou

Après un début à l'avantage des Caennais, les joueurs de Philippe Montanier reprennaient la possession du ballon, leur permettant de construire tranquillement leurs actions. Les Rouges et Noirs se créèrent quelques situations, sans grand danger pour Rémy Vercoutre, notamment grâce à Ousmane Dembélé, très remuant sur le front de l'attaque et dôté d'une facilité déconcertante pour éliminer son vis-à-vis. Jusqu'à la demi-heure de jeu, le match était cadenassé, les Rennais ne trouvant pas les solutions face aux deux lignes de quatre des Caennais, qui se contentaient d'attendre dans leur camp pour contre attaquer à la récupération du ballon.

Sur un coup-franc subtilement joué par Féret, ce dernier trouve Rodelin qui frappe instantanément, obligeant Costil à repousser le ballon sur Silva, qui croit marquer mais son but est refusé pour une position nette d'hors-jeu (35e). Sur l'action suivante, Dembélé, encore lui, tente de lancer Giovanni Sio en profondeur, accroché par Imorou alors qu'il filait au but. Johan Hamel hésite mais sort finalement un carton rouge logique pour le latéral gauche Caennais (36e). Caen allait donc jouer en infériorité numérique pendant près d'une heure de jeu. La mi-temps était sifflé sur un score nul et vierge, les Bretons donnant l'impression de ne pas savoir gérer leur avantage numérique.

Au retour des vestiaires, les Rennais revenaient avec de bien meilleures intentions et mettaient sous pression d'entrée les Normands. Giovanni Sio trouvait le poteau après une frappe d'Armand dans la surface, repoussé par Vercoutre. le ballon restait rennais et Dembélé trouvait Doucouré en retrait dont la frappe frôlait le cadre (48e). Ce même Doucouré se mettait une nouvelle fois en évidence, sa frappe étant repoussé au premier poteau par le gardien caennais, après un bon service de Quintero (56e). Deux minutes plus tard, Grosicki est trouvé dans la surface, côté droit et ajuste une frappe puissante, détourné encore une fois par Vercoutre (58e). Les occasions se multipliaient et les Rennais finissaient par être récompensé. Sur un service de Danzé, Quintero est trouvé aux abords de la surface, et arme une frappe du pied gauche qui finit au fond des filets, après une énorme erreur de main de Vercoutre qui voit le ballon filer entre ses jambes (61e).

Le courage des Caennais 

Dès lors, les Rennais pensaient avoir fait le plus dur, profitant parfaitement de leur supériorité numérique. Quintero voyait même sa frappe contrée, mettre en difficulté Vercoutre (68e). Mais peu à peu, les Bretons baissaient de rythme et Caen, asphyxié depuis le début de seconde période, sortaient la tête de l'eau. Adéoti, qui avait remplacé Delaplace pour pallier à l'exclusion d'Imorou, voyait sa frappe détournée in extremis en corner. Sur ce dernier, Ben Youssef était trouvé par B.Silva et ne laissait aucune chance à Costil (79e). L'international Tunisien permettait alors à son équipe de revenir à égalité tout en étant en infériorité numérique et inscrivait par la même occasion son troisième but de la saison, lui qui a réussi à convertir ses trois tentatives de frappe par un but cette saison. A noter que 14 des 20 buts caennais ont été inscrits par des recrues. Les Normands, grâce à leur courage et leur force de caractère, obtenaient alors un bon match nul au vu de la physionomie du match. Avec ce point gagné, les Caennais reviennent à hauteur d'Angers, second du championnat avec 30 points. Les Rennais, eux, concèdent une nouvelle fois le nul, le 9ème cette saison, plus que toute autre équipe de Ligue 1 et fait du surplace à la 9ème place. Pire, ils n'ont plus gagné au Roazhon Park depuis sept matchs, ce qui en fait la 19ème équipe à domicile du championnat.

L'homme du match : Quintero

Le Colombien de 22ans a une nouvelle fois été dans tous les bons coups de son équipe. Positionné en éléctron libre au milieu du terrain, il a su faire des différences par ses dribbles déroutants mais aussi par sa vision du jeu et sa qualité de passe pour transpercer les lignes adverses. Il est l'auteur de l'ouverture de score de son équipe, après une frappe du pied gauche dans la surface, bien aidé par l'erreur de main de Vercoutre il est vrai. Il inscrit alors son premier but sous ses nouvelles couleurs, trois mois après son arrivée en Bretagne. Il est par ailleurs le premier Colombien à marquer pour Rennes en Ligue 1 depuis Victor Hugo Montaño contre Brest le 27 avril 2013.

R.Vercoutre : «Des chiffonniers»

Rémy Vercoutre, auteur d'une bonne prestation malgré son erreur sur le but, mettait en avant l'état d'esprit de ses partenaires : «Sur le but que j'encaisse, la frappe de Quintero est légèrement déviée et je la prends entre les jambes car je n'ai pas le temps de reprendre mes appuis. C'est dommage. Sinon, on a encore vu que l'état d'esprit n'était pas un terme galvaudé chez nous. On se bat comme des chiffoniers et la clé de notre succès cette saison est là.»

L'entraîneur rennais, quant à lui, regrettait le manque d'efficacité de son équipe, qui a manqué de tuer le match après l'ouverture du score : «Quand on se retrouve en supériorité numérique, qu'on tente beaucoup et qu'on arrive à perdre l'avantage, on n'est jamais à l'abri d'un coup de pied arrêté ou d'une erreur. Il aurait fallu qu'on mette ce deuxième but pour qu'on soit définitivement à l'abri et gagner ce match. On a manqué de justesse dans la zone de finition, c'est ce qui nous a été préjudiciable. On ne peut pas reprocher aux joueurs de ne pas avoir essayé. Un peu plus de justesse et de précision dans cette zone de vérité étaient indispensables pour concrétiser cette domination.

Les Rennais auront l'occasion de se racheter au Roazhon Park, mardi prochain en 8ème de finale de Coupe de la Ligue face à Toulouse. Les Caennais quant à eux, affronteront l'ogre parisien samedi prochain, pour leur dernier match de l'année civile.