A la naissance de la Formule Un, il y avait deux Argentins. Tout d’abord, Juan Manuel Fangio, illustre compétiteur, surnommé le Maestro par ses pairs. Il finira quintuple champion du monde de F1. Et puis, il y a José Froilán Gonzalez. S’il n’a pas le palmarès aussi étoffé que celui de son compatriote, ce pilote de forte corpulence (il sera même surnommé « Grosse tête » par ses proches) n’a pas à rougir de la comparaison.

Après des débuts difficiles sur une Maserati engagée par Achille Varzi, Gonzalez passe un cap en 1951 en devenant pilote pour la Scuderia Ferrari. Le succès ne tarda pas à venir avec une splendide victoire à Silverstone face aux redoutables Alfetta de Nino Farina et… Juan Manuel Fangio. Ce succès est également le tout premier pour Ferrari en championnat du monde ! En 1952, il intègre l’officine Maserati mais la victoire lui échappera malgré quelques coups d’éclat. Deux ans plus tard, le voilà de retour chez Ferrari. Si les Mercedes W196 sont les meilleures voitures du plateau, ça n’empêche pas Gonzalez de profiter de l’agilité de sa 625 pour s’adjuger la seconde victoire de sa carrière. Il termine vice-champion des conducteurs 1954 derrière un certain… Juan Manuel Fangio. Cerise sur le gâteau, il remporte cette année-là les 24 heures du Mans en compagnie de Maurice Trintignant sur une Ferrari 375 plus. Ce qui lui vaudra le surnom de « Taureau de la Pampa ».

Très touché par la mort du jeune Onofre Marimon, protégé de Fangio, il courra de façon épisodique à partir de 1955 pour se retirer définitivement en 1960. Avec la disparition de José Froilán Gonzalez, la F1 perd l’un de ses derniers pionniers, témoin d’une époque où les pilotes étaient de vraies têtes brulées et où le danger était omniprésent. Rest in peace…