Agacé, voire frustré : à regarder Lewis Hamilton en cette fin de saison, on en oublierait presque l'ultra-domination dont le Britannique a fait preuve pour la plus grande partie de la saison. Battu pour la sixième fois consécutive en qualifications par son coéquipier Rosberg, Hamilton relativise : c'est la course qui compte. Mais avec un départ moyen, le champion du monde 2015 n'aura pas inquiété l'autre Mercedes à l'extinction des feux, et se contente une nouvelle fois de la deuxième marche du podium. Non sans avoir manifesté son incompréhension face au refus de son écurie de le laisser changer de stratégie pour tenter de battre Rosberg.

Alonso clashe au départ

Derrière les Mercedes, le départ se passait correctement pour presque tout le monde, à l'exception de Maldonado, accroché par Alonso. Le Vénézuélien restait sur le carreau, tandis que l'Espagnol écopait d'une pénalité. Déjà, Vettel, victime d'une erreur stratégique de son équipe en qualifications et s'élançant 15ème, remontait dans le top 10. Räikkönen suivait les Mercedes à bord de l'autre Ferrari, tandis que Pérez capitalisait sur sa bonne qualification en occupant la quatrième place. Le peloton s'étirait ainsi, emmené par Rosberg, jusqu'à la première salve de ravitaillements. Seul incident lors des pit-stops: le stand Williams relâchait trop tôt Bottas, qui arrachait son aileron sur la McLaren de Button qui passait dans la voie des stands au même moment. A la faveur d'une stratégie décalée, Vettel occupait brièvement la deuxième, puis la troisième place, qu'il cédait à Räikkönen dans un jeu d'équipe parfaitement exécuté. 

Hamilton veut décaler sa stratégie

A l'opposé, sur le muret des stands Mercedes, on commençait à se ronger les ongles : Hamilton revenait à grands pas sur Rosberg. La mécanique bien huilée de la stratégie égalitaire de Mercedes se mettait alors en marche : Rosberg rentrait aux stands, afin de bénéficier d'un regain de performances en pneus neufs, tandis qu'Hamilton restait en piste un tour de plus. Sauf que le Britannique ne l'entendait pas de cette oreille : il décidait de poursuivre son effort, et interrogeait son ingénieur sur la possibilité de terminer la course sans arrêt supplémentaire. Or, chez Mercedes, les consignes sont claires, les deux pilotes doivent appliquer rigoureusement la même stratégie, ce qui bénéficie invariablement à celui qui est devant en piste. C'est le seul moyen d'éviter une bataille à couteaux tirés entre coéquipier que la firme à l'Etoile veut absolument éviter. Et qui prive bien souvent les spectateurs d'un spectacle qui les réjouirait. Hamilton, qui a plus qu'à son tour bénéficié de cette stratégie, voulait donc s'en affranchir pour cette finale émiratie. Son ingénieur l'en dissuadait par radio, et il regagnait finalement son stand pour ravitailler. Qu'en aurait-il été s'il n'avait déjà eu le titre en poche ?

Emotions pour Grosjean

Plus loin, les Ferrari occupaient solidement les troisième et quatrième place, tandis que des batailles plus brouillonnes avaient lieu dans le peloton. Verstappen, notamment, serait pénalisé après course pour un pilotage un peu erratique en bagarre avec Button. Aucun accrochage sérieux n'était à déplorer, et Grosjean, sur une stratégie décalée, profitait des gommes super-tendres en fin de course pour croquer Sainz et Kvyat et finir 9ème, offrant ainsi les points à Lotus pour sa dernière course au sein de cette écurie. Le Français ne cachait pas son émotion tandis que Rosberg, Hamilton et Räikkönen noyaient sous des flots de champagne le dernier podium d'une saison qui restera dans les mémoires comme l'une des plus implacablement dominées par une seule écurie : Mercedes.

GP Abou Dhabi : les résultats

1. Rosberg (ALL/Mercedes)
2. Hamilton (GBR/Mercedes)
3. Räikkönen (FIN/Ferrari)
4. Vettel (ALL/Ferrari)
5. Pérez (MEX/Force India)
6. Ricciardo (AUS/Red Bull)
7. Hülkenberg (ALL/Force India)
8. Massa (BRE/Williams)
9. Grosjean (FRA/Lotus)
10. Kvyat (RUS/Red Bull)

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