Les deux équipes s'étaient rencontrés en 1980-1981 lors du 1er tour de la Coupe d'Europe des Vainqueurs de Coupe. Le match aller se déroulait déjà en Espagne et l'ASM avait dû s'incliner devant le talent du légendaire Mario Kempes, 2-0. Au match retour, disputé dans l'ancien Stade Louis II, les rouge et blanc étaient parvenus à arracher un match nul 3-3, insuffisant pour franchir l'obstacle valencian et accéder au tour suivant.
35 ans plus tard, le scénario ne veut pas être revécu en Principauté. 1/4 de finalistes la saison dernière, les hommes de Leonardo Jardim se sont bien préparés durant l'intersaison pour figurer au mieux sur la scène européenne. Valence est dans une situation différente : le club n'a pas encore disputé de match officiel - étant exempté de 3ème tour préliminaire et le championnat espagnol n'ayant pas encore repris.
Favori au gré de son expérience continentale, le club Ché devait prendre au sérieux son adversaire du soir, qui avait fait chuté Arsenal puis trembler la Juve il y a moins d'un an, et ce même s'il se présente sans ses titulaires inamovibles Kurzawa et Moutinho.

La défense monégasque dépassée

Le symbole de la mauvaise entame de match des joueurs du Rocher apparaît dès la 1ère minute de jeu avec un carton jaune stupidement récolté par Bernardo Silva. Et la punition ne se fait pas attendre longtemps, avec l'ouverture du score signée Rodrigo à la 4ème minute à la suite d'un centre délivré par De Paul sur l'aile gauche et parfaitement remisé par Feghouli pour son compère de l'attaque. 
Trois minutes plus tard, Martial a l'égalisation au bout du pied sur un centre de Raggi mais il ne se jette pas et le ballon est saisi par Ryan.
A partir du quart d'heure de jeu, l'ASM commence à prendre la possession à son compte mais laisse dangeureusement Valence opérer en contre-attaque.

S'en suivra une période de maladresses de la part des joueurs espagnols : d'abord un carton jaune pour Enzo Pérez puis une occasion gâchée par Mustafi qui se précipite et frappe au-dessus de la cage sur un corner. Etincelant, le latéral gauche Gaya fait mal sur chacune de ses montées et à la demi-heure de jeu, adresse un centre au cordeau pour Alcacer, c'était sans compter sur la sortie salvatrice de Subasic devant le jeune buteur.
Sur le contre qui suit, Martial réussit un véritable festival au coeur de la défense adverse et trouve finalement Bernardo Silva sur la droite de la surface qui tire sur le poteau. Cavaleiro est trop court pour reprendre. Toujours 1-0 pour Valence.
Mais quelques minutes plus tard, Monaco pense égaliser sur un but marqué en deux-temps par Anthony Martial, finalement refusé pour hors-jeu.

Très hésitants en défense avec ses remplaçants habituels Wallace et Elderson Echiéjilié, sans oublier Raggi qui n'est pas à son poste, tous trois loins d'être à la hauteur de l'évènement ; l'AS Monaco rentrait aux vestiaires avec un but de retard. Des signes encourageants sont quand-même à noter dans la seconde partie de ce premier acte.

Et cinq minutes après le retour des joueurs sur le pré, l'égalisation arrive enfin ! Mario Pasalic - jusque-là auteur d'une partie indigeste - reprend un ballon dégagé par Ryan sur une frappe de l'intenable Martial. 1-1 à la 50ème minute. Le fameux but à l'extérieur est bien là.
Une dizaine de minutes plus tard, Dani Parejo rappelle à ses adversaires qui sont les patrons : sur un énième centre d'un latéral - cette fois-ci Barragan - Piatti remise pour son capitaine étrangement seul dans la surface, qui se fait pardonner sa première mi-temps plutôt médiocre.
C'est un véritable coup porté sur la tête des joueurs du club princier, qui commencent à s'agacer, Nabil Dirar écopant à son tour d'un avertissement.
Mais retrouve immédiatement le Marocain à l'offensive, qui centre pour Pasalic dont la tête est bien repoussée par Matthew Ryan.

C'est peut-être le tournant du match qui a lieu à la 73ème minute : Martial travaille son vis-à-vis Gaya et le pousse à la faute dans la surface de réparation. Pénalty logique, mais l'arbitre ne bronche pas et estime que le jeu doit continuer. Les joueurs de Jardim sont fous de rages.
Et à la 85ème minute, le coup de grâce est porté par le virevoltant Sofiane Feghouli. Sur un corner de Piatti encore une fois très mal dégagé par la défense, l'Algérien catapulte le ballon au fond des filets, au grand dam d'un Subasic dépité.

Alors que 78% des équipes remportant le match aller 3 buts à 1 se qualifient pour le prochain tour, l'ASM peut encore croire à l'exploit à Louis II à condition de résoudre ses soucis défensifs. On se rappelle que son succès sur le même score à l'Emirates Stadium n'avait pas empêché Arsenal d'inquièter sérieusement son adversaire au match retour avec une victoire 2-0. Si Monaco échoue à une qualification, on gardera probablement en tête ce pénalty refusé par Monsieur Clattenburg. Pourtant assez flagrant.