Plus que la sixième défaite de rang pour les rugbymen héraultais, c'est une véritable déroute. Les difficultés de Fabien Galthié éclatent au grand jour. Montpellier, l'équipe montante du rugby français depuis quatre ans, avance au ralenti. Suffisant pour déclencher les foudres de l'actionnaire Mohed Altrad. Scénario d'une crise en cinq actes.

I. L'escapade brésilienne
Tout commence au début du mois d'octobre. Fabien Galthié décide de répondre favorablement à l'invitation de Serge Kampf, grand mécène du rugby français, qui fête son anniversaire au Brésil. Il abandonne son staff et ses joueurs pour prendre part à une grande fête où le gratin rugbystique se retrouve. Il est violemment critiqué par Bernard Laporte, qui lui a refusé de faire le voyage. Certains techniciens reprochent à Galthié de briguer le poste de prochain sélectionneur du XV de France. L'absence du manager n'aura aucune influence immédiate puisque son équipe s'impose 25 à 9 contre Oyonnax. Mais avec le recul c'est bien le premier signe d'une fracture au sein du MHR.

II. Un être vous manque et tout est dépeuplé
Lors de ce même match, le 11 octobre dernier, la saison de l'ouvreur François Trinh-Duc bascule. Sur une percée en première mi-temps face à Oyonax il se heurte à un défenseur adverse. Résultat : fracture du tibia et minimum trois mois d'indisponibilité. En pleine forme il se voit priver d'un retour en équipe de France. Cette blessure prive Montpellier de son maître à jouer, artisan principal du très bon début de saison, 5 victoires et une quatrième place au moment des faits. Depuis Montpellier n'a plus connu le succès, 6 défaites toutes compétitions confondues.

III. La désillusion européenne
La première déception sportive survient lors de la deuxième journée de coupe d'Europe. Défaits à Toulouse la semaine précédente, les Montpelliérains doivent battre Glasgow pour conserver toutes leurs chances. Dans un match piteux, Montpellier perd face aux Ecossais. Ces derniers se détachent pour la qualification en compagnie de Toulouse. Sans Trinh-Duc et à 6 longueurs d'une place qualificative, les premiers signes de déliquescence apparaissent. Galthié se fait de plus en plus explicite en conférence de presse. Il évoque sa lassitude et son manque de solutions.

IV. La valse des entraineurs
En pleine trêve internationale, Mohed Altrad décide de prendre des choses en mains. Le président et actionnaire principal du club tape du poing sur la table. C'est Mario Ledesma, qui en fait les frais. Le 17 novembre la direction du club débarque l'entraineur des avants. L'électrochoc n'a pas l'effet escompté, trois revers en autant de rencontre depuis le limogeage de Ledesma. Solidaire de son collègue, Stéphane Glas propose sa démission dans les jours suivants. Refusé par le boss Altrad. Mais l'entraineur des lignes arrières ne sera pas reconduit à la fin de la saison.

Mario Ledesma n'est plus entraineur du Montpellier Hérault Rugby.
Mario Ledesma n'est plus l'entraineur des avants du MHR.

V. Galthié en pleine tempête
Que Fabien Galthié ne prenne pas la défense de son assistant, mi-novembre, est déjà un signe fort. L'ancien joueur de Colomiers et du Stade Français n'est plus en odeur de sainteté dans le Languedoc. Il faut faire profil bas. Mais une énième défaite subie face à Bath à domicile vendredi dernier le plonge un peu plus dans la tourmente. Samedi Mohed Altrad à posé un ultimatum à son technicien. Si Montpellier n'est pas solidement installé dans le top 6 du Top 14 le 3 janvier, "sa situation contractuelle sera réévaluée". Traduction : l'aventure pourrait s'arrêter plus tôt que prévu. Galthié a pourtant reçu le soutien de ses joueurs cadres. Dimanche lors d'une réunion organisée au domicile de Mohed Altrad, Fulgence Ouedraogo, François Trinh-Duc, Nicolas Mas et Thibaut Privat ont apporté leur soutien total à leur entraineur. Sursis accordé pour Galthié.

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